L'effet des acides aminés sur vos finances

Publié le 22/08/2017 à 10:20

L'effet des acides aminés sur vos finances

Publié le 22/08/2017 à 10:20

Combien d’argent peut-on économiser en diminuant les portions de viande ou en éliminant totalement les protéines animales de son assiette?

Nous ne sommes pas trop granos chez Les Affaires, mais nous sommes à l’argent, vous le devinez bien. Au prix de la viande rouge, les économies peuvent être substantielles, particulièrement pour une famille avec des ados. Alors on s’est prêté à des petits calculs avec l’aide de consommateurs, de nutritionnistes et de quelques circulaires de supermarché, et ç’a donné cet article que nous avons publié la semaine dernière.

Tout simple, du bon sens, de la bonté même! Non seulement nous prodiguions des conseils pour que vous épargniez des dollars, mais aussi peut-être pour que vous sauviez quelques animaux. Et accessoirement pour que vous vous ménagiez les artères.

Il s’agissait sans doute de l’article le moins controversé de Les Affaires cette semaine-là, peut-être même de l’année, mais on a eu le malheur de relayer le conseil d’un nutritionniste, qui a répété ce que tous les nutritionnistes claironnent depuis des années, à savoir qu’il est parfois bon de remplacer une portion de viande par des légumineuses, moins chères.

Ç’a titillé un lecteur, qui a pris la peine de nous pianoter ce message: « Évidemment, les gens qui écrivent dans votre journal ne sont pas des spécialistes de la nutrition. Dire qu’on peut remplacer la viande par des légumineuses est un raccourci boiteux. La composition en acides aminés diffère.»

Le détail nous avait échappé. Mais prenez-en note chers lecteurs, les protéines de votre bol de lentilles ne sont pas pareilles à celles de la bavette de boeuf à laquelle vous avez renoncé à cause de nos conseils. Alors si vous ressentez une petite faiblesse au cours de la journée ou si vous constatez avec le temps un dérèglement de votre microbiote, on s’en excuse.

Vous croyez reconnaître la plume d’un expert en chimie des aliments ? Détrompez-vous, je vous fais plutôt profiter de la lumière d’un conseiller en ressources humaines…

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Maintenant, fermez les yeux. Et imaginez ce qu’on peut recevoir comme courriels lorsqu’on publie une chronique intitulée «Acheter une maison, quel mauvais investissement!»

Beaucoup de lecteurs se sont reconnus dans cette chronique publiée vendredi, notamment des propriétaires de condos et des divorcés dont l’expérience immobilière a été ruineuse. Certains m’ont accusé de dénigrer le meilleur véhicule d’épargne chez les jeunes (je dis pourtant que c’est de l’épargne forcée), rien de moins, tandis d’autres ont vu dans ma chronique une occasion de se défouler. Plusieurs m’ont posé des questions pertinentes, et je m’excuse ici auprès d’eux de ne pas y avoir donné suite individuellement. J’y reviendrai ici bientôt, promis. Je ne vous oublie pas.

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Mais restons dans la nourriture, si vous le voulez bien. Avez-vous essayé les repas prêts-à-cuisiner du type GoodFood ou MissFresh? Moi, pas encore, et contrairement au collègue Alain McKenna (encore lui) qui s’extasie devant le modèle, je ne pense pas que je vais tenter l’expérience.

Je ne reste pas très loin du plus grand marché public du Québec, j’aime bien cuisiner et je peux improviser avec ce qui reste dans le frigo, alors il n’y a pas d’intérêt pour moi à faire venir des plats en kit dans une boîte réfrigérée.

Ça explique sans doute pourquoi je suis en retard sur la parade. En début d’année, j’ignorais encore tout du concept, qui d’emblée ne m’a pas paru des plus prometteurs. «Qui donc cela va-t-il intéresser?» me suis-je demandé alors. Il y a de quoi rebuter ceux qui prennent plaisir à cuisiner autant que les autres qui détestent mettre la main à la pâte. (Je m’étais dit quelque chose de semblable à l’émergence de Twitter. Des messages en 140 caractères, cela me paraissait trop peu pour les sociaux et trop encore pour les asociaux. La suite m’a donné tort.)

On a préparé un dossier sur le sujet dans Affaires PLUS, au printemps. GoodFood a depuis fait son entrée en Bourse et MissFresh s’est fait acheter par Metro.

Et puis, consécration suprême: Protégez-Vous vient de tester tous les services du genre, il y en a cinq, avec l’aide des nutritionnistes. Ils n’ont dit mot des acides aminés, malheureusement, ils se sont contentés d’évaluer, outre le goût, la composition des repas.

Et le prix, qui est en moyenne 27% plus élevé que si on achetait les aliments en épicerie. Ce n'est pas rien.

Mais je dois reconnaître tout le potentiel du service. Je connais des gens pour qui les complexes en cuisine sont toujours une excuse pour ne pas recevoir à souper. Il n’y a donc plus de raison.

J’attends l’invitation.

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.