Le voisin gonflable: des preuves scientifiques

Publié le 19/02/2016 à 08:23

Le voisin gonflable: des preuves scientifiques

Publié le 19/02/2016 à 08:23

Le voisin gonflable, c’est tout le contraire des ondes gravitationnelles ou du boson de Higgs. Le premier est manifeste à nos yeux, l’existence des deux autres est d’abord théorique.

Autant n’avions nous jamais pu observer un boson ou une onde gravitationnelle, autant n’avions nous pas pu prendre la mesure du phénomène que représente le voisin gonflable. Jusqu’à récemment…

Comme vous le savez peut-être, en 2012, la communauté scientifique a prouvé l’existence de la particule élémentaire postulée, entre autres, par le physicien Peter Higgs dans les années 1960. Et les ondes gravitationnelles, ces oscillations de la courbe d’espace-temps avancées au début du 20e siècle par Einstein dans sa théorie de le relativité, ont été observées il y a moins d’un mois.

D’un point de vue empirique, l’existence du voisin gonflable, elle, était indiscutable. Inutile de mettre un mononcle en bermuda dans le grand collissionneur du CERN pour la démontrer. Il suffit qu’une personne change de voiture sur la rue pour qu’on puisse observer le phénomène: d’autres voitures neuves apparaissent dans le voisinage, puis une compétition rampante s’installe alors pour déterminer qui aura le plus beau char.

Il fallait maintenant cerner la chose de manière mathématique. Ça n’a pas tapissé l’internet, mais c’est maintenant chose faite.

Trois économistes, dont un Canadien, se sont attaqués à la chose. Pour ce faire, ils ont calculé l’effet que peut avoir sur ses voisins un gagnant de la loterie. Eh bien voilà: ils ont démontré que le taux de faillite augmente dans un quartier quand l’un de ses citoyens gagne un lot important.

Plus encore, ils ont constaté dans une province canadienne (non identifiée) que le taux de faillite augmente de 2,4% chaque fois qu’un lot important s’accroit de 1000$!

La recherche, publiée de mois-ci par la Federal Reserve of Philadelphia, met ainsi en évidence un phénomène qu’on soupçonnait déjà. Dans un quartier où il existe des inégalités, les moins riches ont tendance acquérir des actifs ostentatoires (auto, piscine, rénovations, etc.) pour démontrer qu’ils suivent la cadence imposée par les mieux nantis. Mais ils le font souvent à crédit, d’où la hausse du nombre de faillites.

Les chercheurs ont exclu de leur recherche les lots trop importants et ceux remis sous forme de rentes (Gagnant à vie, par exemple).

La recherche ne porte pas spécifiquement sur les voisins gonflables, c’est vrai, mais s’en approche. Car ce qui les distingue du phénomène étudié par les économistes, c’est qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait si grande inégalité économique. Il suffit seulement qu’un premier succombe pour un tracteur de pelouse pour que des voisins l’imitent.

Fascinant!

Précisions sur les fonds de travailleurs

Est-ce que des planificateurs financiers, des conseillers en épargne collective et des gestionnaires de portefeuille se gardent de prodiguer les meilleurs conseils à leurs clients pour protéger leurs intérêts personnels?

La question était sous-entendue dans mon dernier billet sur les Fonds de travailleurs (le Fonds de solidarité de la FTQ et Fondaction de la CSN), lesquels sont largement boudés par les conseillers financiers. Je m’attendais à recevoir des plaintes, l’insinuation n’était pas des plus anodines.

Bien mes amis, j’ai reçu des courriels, mais aucune plainte. Même qu'un conseiller en épargne collective et en sécurité financière m'a envoyé un message qui m’a conforté dans mon opinion. Je me permets de reproduire ici ses mots, sans le nommer. Il n’a pas demandé à être cité :

«Je suis moi-même représentant en épargne collective et je sais très bien que de recommander ce type de fonds n’est pas très populaire dans notre industrie qui est malheureusement souvent plus axée sur les volumes [de] ventes que sur les bons conseils…»

Ce n’est pas moi qui l’ai dit.

Ce conseiller soulève par ailleurs un détail que j’aurais dû indiquer. On ne peut pas  utiliser les actions du Fonds de solidarité de la FTQ dans le cadre du régime d’accession à la propriété (RAP) avant de puiser dans l’épargne accumulée dans un compte REER ordinaire, le cas échéant. Par exemple, si vous avez 25 000 $ dans un REER du Fonds de solidarité et 15 000 dollars dans un REER à la banque, vous devrez «rapper» les 15 000 dollars du REER ordinaire, puis 10 000 dollars dans le fonds de travailleurs. Autrement dit, vous ne pourriez pas faire votre mise de fonds de 25 000 $ (le maximum permis pour le RAP) entièrement avec le REER du fonds de travailleurs.

Ce principe s’applique à plusieurs situations pour lesquelles il est permis de décaisser l’argent du Fonds de solidarité, notamment une baisse de revenu de plus de 20 % du détenteur du REER ou de son conjoint à la suite d’une perte d’emploi, par exemple. Cette contrainte est toutefois levée dans d’autres situations, entre autres en cas de maladie grave et irréversible.

Plusieurs lecteurs m’ont poliment soulevé ce point. Je vous salue. C’est très apprécié.

Suivez-moi sur Twitter

Pour lire mes billets précédents

À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.