Guerre des télécoms : vous êtes les gagnants

Publié le 28/04/2015 à 11:40

Guerre des télécoms : vous êtes les gagnants

Publié le 28/04/2015 à 11:40

Sentez-vous enfin le printemps? Ça ne vous donne pas l’idée d’aller voir ailleurs, tel le vagabond volage de la chanson d’Aznavour? Bye bye chérie!

Elle s’en doute, elle n’est pas aveugle. Les bourgeons commencent à éclore, le chant des oiseaux donne des ailes, la compétition dévoile ses plus beaux atours…

Ça lui crève les yeux de manière telle que depuis quelques semaines, elle m’appelle sans cesse pour me dire qu’elle veut être plus aimante. Pendant que je suis en réunion au bureau. Sur l’heure du dîner. La désespérée a osé me téléphoner alors que j’étais avec des amis devant un match entre les Sénateurs et le CH. Rappelle-moi une autre fois!

Alors elle m’a écrit une lettre dans laquelle elle faisait cette mise en garde : «Méfie-toi des trop belles promesses pour être vraies.»

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Ah là là, ça suffit! Ne trouvez-vous pas ça un peu puéril, vous? Les compagnies de télécom sont devenues comme des adolescentes mesquines qui se «bitchent» sur Facebook. Ça commence à manquer de classe.

Je ne suis pas très fort en psychologie, mais si c’était le cas, je vous dirais que les télécoms souffrent d’insécurité, particulièrement ces temps-ci. Elles sont toutes là à se crêper le chignon en public : «Mon réseau est plus rapide que le tien!»; «Ma couverture est plus étendue!»; «L’image est plus belle chez nous!»; «Menteeeuse !»

Plus discrètement, celle avec qui je suis engagé multiplie depuis quelques semaines les arguments pour me garder: «je t’offre un nouveau cellulaire, deux gigaoctets de plus sur ton service de données, les appels illimités, accès à des contenus exclusifs. Tout ça pour moins cher. »

Avant, tu me niaisais ou quoi? Ta concurrente m’offre mieux encore…

«J’accote, pour 5 dollars de moins».

La correspondance évoquée plus haut fait allusion à la guéguerre médiatique que se livrent Vidéotron et Bell sur le front de la télé numérique et du service Internet résidentiel. Mais le véritable enjeu en ce moment, ce sont les services sans fil.

Il faut rappeler qu’un nombre inhabituel de clients au service cellulaire termineront leur contrat bientôt. En juin 2013, le CRTC a édicté un nouveau code sur les services sans fil pour encadrer l’industrie. Ce code est venu serrer la vis aux fournisseurs au profit des clients.

Le marché est si peu compétitif au Canada qu’il a fallu réglementer pour mettre fin aux abus. Entre autres, ce code limite les frais d’itinérance de données (antérieurement une arnaque monumentale), permet aux clients d’utiliser des appareils déverrouillés (jadis des menottes) et, surtout, met fin aux contrats de trois ans pour les limiter à deux.

Les dernières ententes de trois ans encore en vigueur ont été signées entre juin 2012 et juin 2013. En vertu du nouveau code, tous ces contrats vont échoir dans cinq semaines. Je suis de ceux-là. C’est ainsi qu’une imposante cohorte de propriétaires de téléphone intelligent bientôt sans contrat se fait courtiser frénétiquement.

Sachant que beaucoup de clients optent pour un bouquet de services (Internet, télé, sans-fil, téléphone) chez un même fournisseur, ce ne serait pas surprenant que les offensives marketing de Bell et Vidéotron sur le marché de la télé et de l'Internet aient également pour objectif de signer des clients au service mobile pour les deux prochaines années. Il n'y a rien de plus efficace que le sans-fil pour vous attacher. Quelle ironie. 

Un joueur qui rame fort en coulisse est Rogers. Le roulement de la clientèle serait plus élevé chez l’entreprise ontarienne. Et ses services de câble et d’Internet résidentiel ne sont pas très bien implantés ici. Inutile de dire que ses agents de services à la clientèle sont surexcités et sont engagés dans un blitz pour offrir de nouveaux forfaits plus avantageux et des rehaussements d’appareil à leurs clients dont le contrat achève.

Cela dit, tous les joueurs de l’industrie se disputent ces « clients libres» avec des offres qu’ils n’auraient probablement pas faites dans d’autres circonstances.

Les perdants sont ceux qui restent docilement collés au même fournisseur.

On ne pouvait pas le dire la semaine dernière en pointant le nez dehors, mais le printemps n’a sans doute jamais été aussi doux. Alors, ne vous gênez pas pour succomber aux charmes printaniers.

Soyez volage!

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.