Surprise! Les obligations font mieux que les actions

Publié le 31/03/2014 à 10:59

Surprise! Les obligations font mieux que les actions

Publié le 31/03/2014 à 10:59

Photo: Bloomberg

Le marché boursier a amorcé l’année avec un puissant élan. Et la plupart des stratèges prévoyaient que cette tendance se poursuive en 2014, au détriment des obligations. Or, jusqu’à maintenant, le marché obligataire fait mentir les pessimistes.

Avant aujourd’hui, les titres obligataires américains faisaient mieux que les actions, dans le premier trimestre. En effet, selon le Wall Street Journal, l’indice de référence du marché obligataire Barclays Global Aggregate était en hausse de 2,5%.

Cela se compare à une progression de seulement 0,5% pour l’indice S&P 500 et d’une baisse de 0,6% pour l’indice industriel Dow Jones.

Le titre obligataire le plus suivi aux États-Unis, l’obligation gouvernementale de 10 ans, a vu son rendement passer de 3,03% au 31 décembre à 2,75% au moment d’écrire ces lignes (lundi matin).

Il faut se rappeler qu’en fin d’année, les marchés étaient convaincus que la croissance économique allait continuer de progresser aux États-Unis. Or, la météo aidant, les statistiques ont été plutôt décevantes. Rien d’alarmant, mais l’économie a perdu un peu de son élan.

De plus, il ne faut pas oublier que l’année 2014 s’est ouverte avec les craintes de dégringolade des marchés des pays émergents, notamment en Chine et en Inde. Ce qui a provoqué un déplacement des capitaux de ces pays vers les marchés développés comme ceux des États-Unis. Et les investisseurs qui ne veulent pas trop prendre de risque favorisent les obligations les plus liquides de la planète.

Plus tard durant le trimestre, la planète financière a retenu son souffle en raison des événements en Ukraine, encore là provoquant un mouvement de prudence de la part des investisseurs.

La Bourse a enfin créé son propre remous, les titres les plus populaires et les plus chers subissant une correction récemment (on les appelle les «momentum stocks» en anglais, parce qu’ils sont achetés d’abord parce qu’ils surperforment le marché dans son ensemble).

Ce qui a fait du trimestre se terminant tout à l’heure un trimestre peu performant pour la Bourse. Et a redonné une certaine popularité au marché obligataire. Par exemple, durant la semaine close le 26 mars, les investisseurs ont retiré de l’argent des fonds d’actions pour acheter des fonds obligataires. Ce qui est l’opposé de ce qu’ils faisaient il y a quelques semaines.

Maintenant, après les gains élevés de 2013, il ne faut se surprendre de voir le marché boursier hésiter, peu importe les raisons. Certains diront même que les investisseurs se cherchent des raisons pour prendre des profits. Et là, ils en ont!

Faut-il pour autant s’inquiéter? Je vous répondrai qu’à long terme, voir la spéculation baisser et les titres les plus populaires dégringoler est au contraire positif. Que l’argent se réfugie dans les titres à revenus en attendant est un moindre mal.

N’oubliez pas que ce sont les excès d’exubérance qui mettent la table aux marchés baissiers.

Bernard Mooney

 

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