Surprenants bénéfices

Publié le 25/02/2014 à 09:27

Surprenants bénéfices

Publié le 25/02/2014 à 09:27

BLOGUE. Les vieux de la vieille parmi les investisseurs vous diront que les bénéfices sont le nerf de la guerre à la Bourse. C’est vrai pour les sociétés, prises une par une, et pour le marché dans son ensemble.

Par exemple, plusieurs experts ont levé un drapeau jaune devant la forte appréciation de la Bourse américaine en 2013, de beaucoup supérieure à celle des profits des entreprises. Ainsi, avec près de 90% des sociétés du S&P 500 ayant divulgué leurs résultats pour leur quatrième trimestre de 2013, on peut estimer avec une assez grande certitude que les bénéfices de cet indice en 2013 seront de 107$US, une croissance d’environ 11%.

Or, le S&P 500 s’est apprécié de 30% en 2013. Une telle tendance ne peut se poursuivre longtemps, clame-t-on et avec raison, dois-je ajouter.

Toutefois, la tendance à court terme est peu significative et il faut faire attention à nos interprétations. C’est ce que je me suis dit en lisant une observation de Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capital. M. Delisle mentionne que depuis le creux qui a été atteint lors de la grande récession, soit le troisième trimestre de 2009, les bénéfices du S&P 500 ont rebondi de 172%.

En effet, selon les données de Standard & Poor’s, les bénéfices d’exploitation (excluant les charges exceptionnelles) sont passés de 39,61$US pour les 12 mois clos le 30 septembre 2009 à un peu plus de 107$US au 31 décembre 2013.

Au moment où je lisais le commentaire du stratège québécois, le S&P 500 atteignait un nouveau record à un peu plus de 1850. Or, à ce niveau, l’indice américain avait rebondi de 177% de son creux ultime atteint en 2009.

Hum. Si vous remarquez, des profits en hausse de 172% en quatre ans qui provoquent une hausse de 177% de l’indice, ça me semble remarquablement bien aligné.

En passant, les résultats financiers du S&P 500 pendant le quatrième trimestre ont dépassé les attentes. Les bénéfices du trimestre ont crû de 23 % par rapport au quatrième trimestre de 2012, qui avait été exceptionnellement bas (affectés entre autres par l’ouragan Sandy).

Encore une fois, ce sont les revenus qui ont déçu, avec une progression de 1,3%, en ralentissement par rapport à une croissance de 3,9% au troisième trimestre. Le secteur financier en est le principal responsable, avec des revenus en baisse de 11%. En excluant ce secteur, M. Delisle estime que les revenus du S&P 500 auraient crû de 3,2%.

Reste qu’avec des marges bénéficiaires records, les entreprises ont besoin d’une plus forte progression de leur chiffre d’affaires pour continuer d’accroître leurs bénéfices. Pour cela, il faut que l’économie mondiale parvienne à retrouver un rythme d’expansion plus élevé, pour mousser la demande en produits et services.

Bernard Mooney

 

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