SEC vs Goldman Sachs : une grosse farce!

Publié le 16/07/2010 à 11:22

SEC vs Goldman Sachs : une grosse farce!

Publié le 16/07/2010 à 11:22

Blogue. Lorsque la Securities and Exchange Commission (SEC), la commission des valeurs mobilières américaine, a lancé une poursuite contre Goldman Sachs en avril, de nombreux investisseurs ont poussé un grand soupir de soulagement.

Plusieurs se sont dits : «Enfin, on s’en prend aux grands malfaiteurs de la finance. Il est temps qu’ils paient...»

La poursuite a effectivement créé une tempête autour de Goldman Sachs. Le titre a perdu 28% de sa valeur, charcutant 26 milliards de dollars (G$) US à sa valeur boursière.

Or, hier en fin d’après-midi, la SEC et Goldman Sachs ont annoncé une entente hors-cour en vertu de laquelle Goldman Sachs a accepté de payer une amende de 550M$ US. La société financière n’admet pas sa culpabilité.

Évidemment, les deux parties ont clamé la victoire. Reste que la punition de Goldman Sachs (10 jours de profits selon certaines sources) est davantage une gifle aux dirigeants de la SEC.

En effet, plusieurs experts légaux au lendemain de l’annonce de la poursuite avaient soutenu que Goldman Sachs ne s’en tirerait pas en payant une amende, à moins que celle-ci soit monstrueuse (plusieurs milliards).

De toute évidence, la SEC se dirigeait vers un échec si la cause s’était rendue en cour. Et elle s’en est rendu compte.

À moins que la poursuite elle-même ne fût qu’un exercice politique de manipulation.

Vous savez, les épargnants qui mettent leur confiance dans les organismes de réglementation ne devraient pas oublier que ce sont des organismes politiques, avec tous les vices que cela implique.

La SEC a annoncé la poursuite contre Goldman Sachs la même journée qu’a été publié un rapport accablant contre elle dans le fiasco/scandale Stanford. Le vérificateur général de la SEC a en effet révélé que la SEC était au courant depuis 12 ans des activités louches d’Allen Stanford, cet ex-citoyen d’Antigua qui a extorqué 8G$ US à des épargnants un peu partout dans le monde (dont aux Etats-Unis et au Canada).

Des employés de la SEC ont étudié Stanford à quatre reprises (1997, 1998, 2002, 2004), selon le vérificateur et à chaque reprise, ils ont conclu que c’était probablement un «Ponzi scheme». À chaque fois, la SEC n’a RIEN fait, toujours selon le vérificateur général. Quelle belle exhibition d’incompétence !

Dites-moi maintenant, est-ce une coïncidence que la poursuite fut annoncée le même jour que ce rapport destructeur, pratiquement passé inaperçu ?

Bernard Mooney

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