RIM: le destin tragique des technos canadiennes

Publié le 23/01/2012 à 09:02, mis à jour le 24/01/2012 à 12:04

RIM: le destin tragique des technos canadiennes

Publié le 23/01/2012 à 09:02, mis à jour le 24/01/2012 à 12:04

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Il ne faut pas se compter d’histoire. Après la démission de ses deux fondateurs, Research in Motion (RIM) ne sera plus jamais la même. Et si je me fie à l’histoire pénible et douloureuse des sociétés technologiques canadiennes, cela n’augure rien de bon.

J’ai été abasourdi lorsque j’ai appris hier soir que Mike Lazaridis et Jim Balsilie avaient démissionné. Les deux dirigeants fondateurs étaient l’âme de RIM et leur démission est loin d’être une bonne nouvelle. Il est évident qu’ils ont cédé aux pressions des investisseurs.

Par contre, contrairement à ce que j’ai écrit il y a quelques jours, cela augmente considérablement les probabilités que RIM soit vendue.

Je ne connais pas le nouveau dirigeant, Thorsten Heins, et je lui souhaite bonne chance. Mais l’histoire des technos canadiennes me fait penser que ses chances de relancer RIM sont faibles.

Depuis plus de 20 ans, les sociétés du secteur techno qui ont été des fiascos, des catastrophes, voire des fraudes, après quelques bonnes années sont si nombreuses qu’on peut en faire un proverbe.

Il y a évidemment la plus célèbre d’entre toutes, Nortel Networks, avec sa valeur boursière de 200 milliards de dollars partie en fumée….Newbridge Networks fondée par Terry Matthews vendue à Alcatel en février 2000 pour une fraction de ce qu’elle valait quelques mois auparavant…Téléglobe achetée par BCE, la sauvant d’une faillite certaine…Corel, le concepteur de logiciels qui a voulait se faire aussi gros que le bœuf (Microsoft) et qui a été achetée à 1,05$ l’action en 2003 par Vector Capital…des étoiles filantes comme Leitch Technology, Gennum, Gandalf, etc.

Et ne croyez pas que le Québec est exclus de cette histoire. Les plus vieux investisseurs se rappelleront de la société RÉA Ogivar qui a fait fureur pendant un temps avec ses ordinateurs. Des noms comme SR Telecom, Mux Lab, Mitec Telecom, Tecsys, etc. rappellent de mauvais souvenirs à leurs actionnaires.

En un mot, le grand secteur technologique canadien ressemble davantage à un cimetière, du moins lorsque vu du point de vue de l’investisseur à long terme.

Ce qui me faire dire :

RIP RIM.

Bernard Mooney

PLUS : Notre dossier spécial sur le changement de direction chez RIM

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