Quand on s'en prend à une industrie...

Publié le 05/09/2011 à 20:08, mis à jour le 05/09/2011 à 20:09

Quand on s'en prend à une industrie...

Publié le 05/09/2011 à 20:08, mis à jour le 05/09/2011 à 20:09

Blogue. Vendredi, dans un marché déjà en baisse, des rumeurs de poursuites contre l’industrie bancaire américaine ont procuré du carburant additionnel à l’élan baissier.

La poursuite a été annoncée après la fermeture. Le Federal Housing Finance Agency (FHFA) poursuit 17 institutions financières pour fausse représentation quant à la qualité des titres hypothécaires («mortgaged backed securities») vendus par ces institutions à Fannie Mae et Freddie Mac. Le FHFA est l’organisme de réglementation chargé de gérer les actifs des géants hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac.

Parmi les sociétés accusées, il y a Banc of America pour un total de 25 milliards de dollars (G$) US, JP Morgan Chase (33G$ US), Goldman Sachs (11G$ US) et Royal Bank of Scotland (30G$ US). On parle d’environ 120G$ US au total.

De l’extérieur, il est difficile de voir comment des sociétés spécialisées comme Fannie Mae et Freddie Mac ont pu se faire tromper au niveau de la qualité des titres qu’elles achetaient avec tant d’enthousiasme. À moins qu’on parle carrément de fraude, ce qui ne semble pas être le cas.

Par ailleurs, qu’un grand nombre d’intervenants tentent d’utiliser les tribunaux pour obtenir réparation financière à la suite des abus et fraudes de la grande bulle immobilière est normal dans un pays comme les États-Unis. C’est plus que normal; ça fait partie du système et de la culture, pour le meilleur et pour le pire.

Plus une industrie est présentée comme diabolique, plus elle est une cible invitante. Je me rappelle il y a plusieurs années lorsqu’à pratiquement chaque jour, il semblait y avoir une nouvelle «sorte» de poursuites contre l’industrie du tabac. Tellement qu’il était facile de croire que cela ne se terminerait jamais et que les actionnaires y verseraient jusqu’au dernier dollar.

Ce ne fut pas vraiment le cas et les titres ont tout de même récompensé leurs actionnaires, du moins qui ont fait preuve d’assez de patience.

Il pourrait très bien survenir la même chose avec l’industrie financière, en particulier l’industrie bancaire.

Il y a toutefois une grande différence entre les banques et les fabricants de cigarettes. Les États-Unis tentent de se sortir d’une période de torpeur économique, du moins en ce qui concerne la création d’emplois. Pour cela, on a besoin d’une industrie financière en santé. On a besoin de banquiers ouverts à prêter, un des moteurs économiques importants.

À un certain moment, ce pays aura avantage à arrêter de frapper sur ses banques s’il veut reprendre de façon durable le sentier de la prospérité.

Bernard Mooney

 

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