Pourquoi les «spin-offs»?

Publié le 24/10/2011 à 08:42

Pourquoi les «spin-offs»?

Publié le 24/10/2011 à 08:42

Blogue. L’année s’annonce fort bonne pour les annonces de «spin-offs» (essaimage en français). Jusqu’à maintenant 20 sociétés ont annoncé leur intention de faire l’essaimage de leurs activités : avant Abbott Labs la semaine dernière, il y a eu des entreprises comme Kraft, Sara Lee, ConocoPhillips, Expedia, McGraw-Hill, etc. En 2010 il y en a eu 13 pendant l’année au complet et 12 en 2009, selon CapitalIQ.

Comment expliquer un tel mouvement?

D’abord, rappelons ce qu’est un spin-off. C’est une transaction par laquelle une société décide de faire d’une de ses filiales une société ouverte à part entière. Une entreprise peut par exemple se diviser en deux sociétés ouvertes distinctes représentant toutes ses activités. Par exemple, Abbott se divisera en deux : une société pour ses activités pharmaceutiques et une pour le reste de ses activités dans les produits médicaux.

Une société peut toutefois faire seulement l’essaimage d’une de ses nombreuses filiales.

 En général, un conseil d’administration décidera de faire ce genre de transaction lorsqu’une partie de ses activités est nettement sous-évaluée par les marchés financiers ou carrément ignorée.

Par exemple, si vous avez une petite filiale à forte croissance et à forte rentabilité à l’intérieur d’un immense conglomérat, les chances sont bonnes pour que la Bourse n’en tienne pratiquement pas compte lorsque vient le temps d’évaluer le conglomérat. Une fois en Bourse, la petite société sera évaluée selon sa juste valeur.

La conséquence directe c’est que les actionnaires en profitent, récoltant la valeur de la filiale devenue société ouverte (la plupart du temps, l’actionnaire reçoit des actions de la nouvelle société sans conséquences fiscales sur la base d’une action pour chaque action détenue dans la société qui fait le spin-off).

Selon moi, le tendance favorisant les spin-offs s’explique surtout par la volonté de plus en plus grande des dirigeants d’enrichir les actionnaires, après des années de vaches maigres.

Et c’est un mouvement qu’il faut encourager car il a de nombreuses retombées positives. D’abord, il mène inévitablement à une meilleure utilisation du capital, il simplifie la structure corporative et permet de plus facilement motiver de façon rationnelle les dirigeants des activités concernées.

En fait, le spin-off est l’inverse de l’acquisition et comme on le sait, il n’y a pas d’activités corporative menant à un plus grand gaspillage de capital que les acquisitions.

Bernard Mooney

 

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