Mooney: Qu'arrive-t-il aux sociétés québécoises?

Publié le 19/11/2012 à 09:04, mis à jour le 19/11/2012 à 10:44

Mooney: Qu'arrive-t-il aux sociétés québécoises?

Publié le 19/11/2012 à 09:04, mis à jour le 19/11/2012 à 10:44

BLOGUE. Il faut rencontrer des investisseurs pour réaliser à quel point ils s’inquiètent du contexte boursier.

J’ai en effet rencontré plusieurs investisseurs samedi dans le cadre du Salon du livre (merci à vous tous!) et j’ai constaté que les craintes sont nombreuses. On se pose par exemple des questions concernant l’Europe, le ralentissement de la croissance en Chine et bien sûr le précipice fiscal américain. Sans oublier les perspectives de l’économie canadienne.

Ce qui est tout à fait normal dans le contexte actuel. Après tout, pour la deuxième année consécutive, la Bourse canadienne se dirige vers une performance approchant le zéro.

Mais la question qui tue, c’est : «qu’arrive-t-il aux sociétés québécoises?», que quelques lecteurs m’ont lancé....

Car je me pose moi-même cette question depuis quelques semaines. Et je vous le dis d’avance, je n’ai pas de réponse définitive.

Les problèmes d’importantes sociétés comme Bombardier, Rona, Reitmans, Transat, SNC, etc. (la liste est longue) ainsi que le départ d’autres titres comme Garda et Miranda laissent un très mauvais goût dans la bouche des investisseurs. Il y a aussi tout le segment des ressources naturelles qui ne fait pas grand chose depuis plusieurs mois.

Ma première réaction c’est d’être d’accord avec ce constat. Ce qui se passe chez bien de nos sociétés est inquiétant, pas seulement au niveau de leur performance en Bourse (ce qui procure sa propre douleur), mais aussi quant aux perspectives à long terme. Je pense spécifiquement à Bombardier et Rona lorsque j’écris ces lignes.

Quand on pense que Bombardier, par exemple, a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis l’été dernier (sans oublier qu’il était à 25$ en 2001, 22$ de plus qu’aujourd’hui), on réalise ce que bien des investisseurs peuvent vivre, eux qui ont fait confiance à cette société présentée comme étant un fleuron du Québec Inc.

Par contre, en réfléchissant davantage, il faut faire des nuances. D’abord, le contexte économique au Canada est difficile. Nous ne sommes pas en récession, mais la croissance est faible. Et c’est le cas depuis quelques années, alors qu’une grande partie de la croissance est provenue de quelques secteurs, comme celui de l’immobilier.

De plus, notre devise demeure relativement surévaluée, ce qui est un poids pour tous nos exportateurs. Avec une structure de coûts souvent plus élevée, il est ainsi difficile de compétitionner sur la place mondiale.

Enfin, ce n’est pas vrai que toutes les sociétés québécoises piétinent. Plusieurs vont très bien (pas tant que ça non plus, mais il y en a). Parmi les plus grosses, il y a Alimentation Couche-Tard qui continue de croître et d’enrichir ses actionnaires. Et que dire de Dollarama? Et il y en également parmi les plus petites québécoises.

Il ne faut donc pas généraliser et en tant qu’investisseur, cela démontre que plus que jamais la sélectivité est cruciale.

Bernard Mooney

 

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