Mooney: Peu importe les marchés, la sélectivité est importante

Publié le 11/10/2012 à 16:18

Mooney: Peu importe les marchés, la sélectivité est importante

Publié le 11/10/2012 à 16:18

BLOGUE. S’il est vrai qu’il est plus facile de faire de l’argent lorsque les principaux indices boursiers sont en hausse, il reste que la sélection demeure toujours importante pour l’investisseur.

C’est ce que je me suis dit hier lorsque j’ai regardé la performance récente de titres comme Wal-Mart, Dell et Hewlett-Packard. En fait, c’est le nouveau sommet historique de Wal-Mart mercredi qui m’a intrigué.

À la suite d’une rencontre avec les analystes financiers, le titre de Wal-Mart a surpassé les 76$US. Il surpasse ainsi son ancien sommet qui date de l’an 2000. En fait, dans les derniers jours de 1999, le titre a atteint les 70$US, avant de chuter jusqu’à 41$US en 2001. À partir de ce moment, le titre n’a pas fait grand-chose, atteignant un autre creux en 2008, un peu avant le marché, vers les 43$US.

En passant, la direction de Wal-Mart a annoncé aux financiers qu’elle diminuait ses investissements en immobilisation, notamment à l’international, pour prioriser la rentabilité. Une comparaison entre la rentabilité des activités américaines et celles à l’extérieur de ce pays montre un large fossé en faveur des magasins américains. Améliorer la rentabilité des magasins à l’extérieur est vraiment une décision sage. La société continue de plus sa politique d’enrichissement de ses actionnaires, par son dividende et ses rachats d’actions.

Le titre s’est apprécié d’environ 76% depuis le début de 2008. Pendant la même période, l’indice S&P 500 n’a pratiquement rien fait.

De 1999 à aujourd’hui, Wal-Mart n’a jamais connu d’année avec des bénéfices en baisse. La performance du titre s’expliquait par une réévaluation à la baisse de ses bénéfices, de près de 40 fois ceux-ci en 1999 à environ 12 fois en 2011.

Malgré le marché haussier des trois dernières années, de nombreux titres sont encore à des années-lumière de leur sommet historique. Quelques exemples : Pfizer à 25$US actuellement contre un sommet de 46$US en 2001, General Electric à 22$US actuellement par rapport à un sommet historique de 53$US; Microsoft, à 29$US contre un sommet de plus de 50$US, etc.

Au moins, ces titres ont connu des rebonds appréciables depuis leur creux de 2008-09. Ce n’est pas vraiment le cas de titres comme Dell et HP. Au plus fort du marché baissier, au début de 2009, le titre de Dell s’est vendu à 8$ alors qu’il se transige à 9,38$US au moment d’écrire ces lignes.

La performance de HP est encore plus désastreuse. Le titre, à 14,28US, a perdu plus de 40% de sa valeur depuis le creux historique de 2008.

Pire, les perspectives de ces deux géants de l’industrie technologique ne sont guère rassurantes. Leurs problèmes sont nombreux et complexes. Toutefois, le fait que l’industrie de l’ordinateur personnel soit en perte de vitesse en raison de l’explosion des tablettes et des téléphones intelligents (la révolution i, pour iPhone et iPad…) ouvre la porte aux scénarios les plus noirs.

Ce qui devrait rappeler à tous les investisseurs qu'il faut vraiment choisir ses titres avec soin, peu importe les contextes!

Bernard Mooney

 

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.