Mooney: Pétrole: l'Irak pourrait jouer un tour à l'Arabie Saoudite

Publié le 31/01/2013 à 09:36

Mooney: Pétrole: l'Irak pourrait jouer un tour à l'Arabie Saoudite

Publié le 31/01/2013 à 09:36

BLOGUE. Ceux qui suivent les tribulations de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) savent qu’historiquement c’est l’Arabie Saoudite qui joue le rôle de producteur «tampon».

En effet, lorsque la demande baisse, ce pays accepte de réduire sa production pour maintenir les prix à des niveaux intéressants; à l’inverse, lorsque la demande progresse et les prix s’emballent, sa production augmente.

Par exemple, en décembre, l’OPEP a confirmé que ce pays avait réduit sa production (de 9,5 à 9,0 millions de barils par jour) en raison de la demande plus faible que prévu. L’Arabie Saoudite avait augmenté sa production pour compenser les problèmes en Lybie et les conséquences des sanctions internationales contre l’Iran.

L’Irak pourrait toutefois provoquer des maux de tête alors que la production de ce pays est en forte hausse. En 2012, la production quotidienne de l’Irak est passée à 3,35 millions de barils, en hausse de 650 000 barils. C’est la plus forte progression en 14 ans.

De plus, sa production devrait atteindre les 3,7 millions de barils en 2013, pas loin de son sommet de 3,8 millions de 1979 lorsque Saddam Hussein a pris le pouvoir.

La Lybie prévoit augmenter elle aussi sa production et s’il fallait que l’Iran règle son différend avec la communauté internationale, cela ferait un autre pays voulant produire au max.

De l’autre côté, et ce qui met l’Arabie Saoudite dans une position inconfortable, la demande baisse. Par exemple, aux Etats-Unis, lors des six derniers trimestres, malgré une croissance du produit intérieur brut, la demande pétrolière a baissé. C’est du jamais vu.

C’est pourquoi il y a deux semaines, l’OPEP a réduit sa prévision quant à la demande en 2013 à 29,6 millions de barils, ce qui est 1,2 million de barils sous la production de novembre!

Jusqu’à maintenant, l’Arabie Saoudite a accepté de souffrir seule, principalement parce que les prix se sont maintenus à des niveaux relativement élevés. Toutefois, s’il fallait que les prix baissent, on pourrait avoir une réaction irrationnelle, soit tous les producteurs, l’Arabie Saoudite en tête, s’empressant de produire au maximum pour maintenir leurs revenus.

Ce qui pourrait accélérer le mouvement baissier des prix, comme cela est survenu plusieurs fois dans l’histoire de l’OPEP.

Cette organisation a vraiment besoin d’une plus forte croissance économique dans le monde qui ferait rebondir la demande.

C’est à suivre….

Bernard Mooney

 

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