Mooney: Oubliez vos convictions pour votre REER!

Publié le 19/02/2013 à 17:01

Mooney: Oubliez vos convictions pour votre REER!

Publié le 19/02/2013 à 17:01

BLOGUE. La période du régime enregistré d’épargne-retraite (REER) qui se termine le premier mars est fébrile chez toutes les institutions financières. Elles tentent de toutes les façons possibles d’attirer le capital des épargnants, entre autres en leur offrant constamment de nouveaux produits.

Parmi ces «innovations», il y a toute cette catégorie de placements «responsables». Par exemple, j’ai reçu un courriel d’une institution m’offrant «un investissement avec un bon potentiel de rendement et qui encourage les entreprises axées sur le développement durable».

Ouais. Pour moi, c’est de la foutaise, mais peut-être pensez-vous autrement. Si c’est le cas, je vous recommande d’y penser deux fois avant d’y mettre vos dollars si durement épargnés. Pourquoi?

Les raisons sont nombreuses. Un vieux et sage dicton lance que la «Beauty is in the eye of beholder». Le placement responsable aussi!

En effet, ce que vous croyez responsable en matière de pratiques environnementales et sociales peut différer de façon sensible par rapport à ce que moi je crois ou, plus important, ce que pense le ou les gestionnaires du fonds ou produit dans lequel vous pensez investir.

Il y a quelques années, j’ai examiné les portefeuilles de quelques-uns des fonds dits «responsables». Plusieurs titres, dont ceux dans le secteur pétrolier, soulevaient des points d’interrogation. Des représentants de ces familles de fonds ont bien cherché à m’expliquer que le seul fait qu’une société pétrolière «s’améliorait» quant à sa relation avec l’environnement en faisait un candidat pour ces fonds «écolos».

La réalité c’est que les portefeuilles de ces fonds n’étaient pas si loin de bien des portefeuilles d’actions typiques, copiant plus ou moins les indices de comparaison. Autrement dit, le placement responsable était davantage une question de marketing que de placement.

C’était mon jugement à l’époque. Je n’ai pas refait l’exercice, mais j’estime que l’investisseur qui s’y intéresse devrait au moins examiner comment ces gestionnaires appliquent concretement ces valeurs.

Par ailleurs, mon principal argument pour vous conseiller de les éviter, concerne purement l’aspect placement. En effet, lorsque vous investissez votre argent, vous devriez d’abord et avant vous soucier du rendement potentiel par rapport aux risques encourus, tout cela dans le contexte de votre situation personnelle et de vos objectifs.

Et c’est en soi très difficile. Y ajouter un élément comme les valeurs écolos de notre époque, très subjectives, c’est ajouter de la complexité là où vous devriez chercher la simplicité.

En un mot, lorsque vous investissez, votre premier but ne devrait pas de «sauver la planète»; ça devrait être de vous enrichir, ce qui n’est pas si facile, vous en conviendrez.

Enfin, n’oubliez pas qu’à long terme, des frais élevés vous appauvriront. Faites donc attention aux frais de ces fonds qui ne devraient pas être plus élevés que ceux d’un fonds d’actions.

Après tout, des fonds responsables devraient charger des frais tout aussi responsables!

Bernard Mooney

 

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