Mooney: Le solaire: la grande noirceur

Publié le 16/01/2013 à 09:16, mis à jour le 16/01/2013 à 10:21

Mooney: Le solaire: la grande noirceur

Publié le 16/01/2013 à 09:16, mis à jour le 16/01/2013 à 10:21

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. En décembre, MIT Technology Review rapportait que le fabricant de panneaux solaires Global Solar avait fermé ses portes alors que Ampluse, spécialisée dans les cellules solaires, s’apprêtait à le faire. Ce qu’elle a fait quelques jours plus tard.

Ce n’est qu’une partie de l’histoire alors que de nombreuses sociétés oeuvrant dans le secteur de l’énergie solaire ont fermé ou fermeront en raison de la surabondance de panneaux solaires, en grande partie provoquée par les Chinois.

Cela se reflète évidemment dans la performance des titres boursiers du secteur. First Solar (FSLR), le leader avec une valeur boursière de 2,7 milliards de dollars (G$) US, se retrouve à 32$US, 90% de moins qu’à son sommet de 2008.

Suntech Power (STP) est à 1,79$US par rapport à son sommet de plus de 50$US en 2008. SunPower (SPWR) est passé de 90$US à moins de 8$US.

Ici au Québec, nous avons 5N Plus qui se retrouve à 2,24$ après un sommet de 12$US quelques mois après son introduction en Bourse en 2007-08.

Si vous jetez un regard à la performance récente de ces titres, vous remarquerez qu’ils ont rebondi de façon significative par rapport à leur creux. First Solar, depuis son creux de juin sous les 12$US, a presque triplé. C’est impressionnant pour ceux qui ont acheté dans le creux, mais à peine discernable si vous avez acheté au sommet.

Comme la fibre optique

Si vous êtes tenté par ce secteur, je vous conseille la prudence. Habituellement, ce genre de situation prend de nombreuses années avant de se rétablir. A bien des égards, l’industrie solaire me rappelle l’industrie de la fibre optique en 2000. Les deux devaient transformer la planète et enrichir les investisseurs au-delà de toute attente. On attend encore le premier et le deuxième s’est avéré un douloureux désastre.

Lors de la bulle technologique, des milliards et des milliards de capitaux ont été dirigés pour profiter de la manne de la fibre optique. Cela a provoqué une surabondance quasi biblique. Je me demande si le surplus, 12 ans plus tard, est du passé. Je ne serais pas surpris que ce ne soit pas encore le cas.

C’est un peu la même chose avec le solaire qui a profité de l’explosion des prix pétroliers jusqu’en 2008 combinée à l’explosion de ce que j’appelle le «placement vertueux» (tous ces investissements faits pour sauver la planète...). Ainsi, des centaines et des centaines de sociétés ont vu le jour, en partie avec les capitaux des institutions évoluant dans le capital de risque et également en raison des juteuses subventions gouvernementales visant l’industrie solaire.

Le résultat en un mot: une offre nettement supérieure à la demande. Et cela ne semble pas vouloir se corriger à court terme.

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