Mooney: Le Canada a un problème de pondération

Publié le 04/04/2013 à 08:59, mis à jour le 04/04/2013 à 10:12

Mooney: Le Canada a un problème de pondération

Publié le 04/04/2013 à 08:59, mis à jour le 04/04/2013 à 10:12

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE Pendant que les indices boursiers américains atteignent des sommets, on ne peut en dire autant pour la Bourse canadienne. L’indice S&P/TSX s’est apprécié de 2,5% au premier trimestre, ce qui en soit n’est pas une méchante performance dans un univers où le rendement des obligations de 10 ans n’offrent même pas du 2%.

C’est toutefois loin du 10,6% du S&P 500 et du 11,9% du Dow Jones.

De plus, le S&P/TSX est à plus de 1000 points de ce qu’il était il y a deux ans, ce qui est clairement décevant.

Ce qui nuit à la Bourse canadienne est ce qui l’a aidé dans le précédent marché haussier, soit la forte proportion des titres évoluant de près ou de loin dans les ressources naturelles. C’est vrai depuis quelques années et a également été vrai au trimestre qui vient de terminer.

En fait, durant les trois premiers mois de 2013, les secteurs importants du TSX ont traîné la patte alors que ceux qui sont moins importants ont mieux fait. Par exemple, le secteur Énergie, qui représente 24,6% de l’indice, a eu un rendement de 3,4% au premier trimestre, ce qui n’est pas si mal, entre autres en raison du fait que les prix pétroliers se sont maintenus.

Le secteur Finance, contenant nos banques, a lui aussi grimpé de 3,1%, alors qu’il pèse 33,1% du S&P/TSX.

Par contre, le secteur des matériaux a perdu 10,7% alors qu’il représente 16,4% de l’indice. Le prix de l’aluminimum a reculé de 8,1% pendant le trimestre alors que celui du cuivre perdait 5%, le zinc 9% et l’or 4%. Pas besoin d’aller plus loin pour expliquer la performance du secteur.

De l’autre côté, le sous-indice Santé s’est apprécié de 22,7% en trois mois. Or, il ne représente, avec ses quatre titres, qu’un mince 2,2% de l’indice torontois. Même chose pour la technologie, en hausse de 17,3%, mais qui n’est que 1,5% du S&P/TSX avec ses sept sociétés.

Ce qui veut dire qu’il y a des titres canadiens qui font bien, mais ils sont peu nombreux et dans des secteurs peu importants (dans la santé, Valeant s’est apprécié de 28,5% et Groupe CGI de 20,4% dans les technologies de l’information, par exemple).

Dans ce sens, le marché canadien est un bon exemple des limites de la gestion passive. En raison de la composition de l’indice, les épargnants qui investissent bien rationnellement dans les actions canadiennes par le biais des fonds négociés en Bourse (FNB) se retrouvent avec une représentation que je qualifierais de difforme.

Je l’ai déjà écrit et je le répète, ce n’est pas normal qu’une Bourse comme la nôtre se retrouve avec une pondération de 75% dans les ressources et les services financiers.

Ce n’est pas le reflet de notre économie.

Bernard Mooney

 

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