Mooney: La normale «normale»

Publié le 13/05/2013 à 09:43, mis à jour le 13/05/2013 à 09:44

Mooney: La normale «normale»

Publié le 13/05/2013 à 09:43, mis à jour le 13/05/2013 à 09:44

BLOGUE. À partir de 2008, et surtout à partir du creux boursier du premier trimestre de 2009, on a entendu plusieurs experts lancer l’idée d’une nouvelle normale («new normal»).

En gros, en raison de la crise financière, les choses ne seraient plus jamais les mêmes. Les spécialistes de l’analyse économique appliquaient cette idée à l’économie, suggérant qu’il faudrait s’habituer à une croissance anémique. Pour ceux s’attardant aux marchés boursiers, ce concept signifiait que les rendements historiques à long terme, dans les 9-10% par année, il fallait oublier ça pour l’avenir.

En fonction de cette nouvelle normale, il fallait donc prendre pour acquis que la performance des principaux indices serait anémique, ou du moins fort décevante par rapport au passé.

Je peux vous dire que bien des gens, à commencer par de nombreux intervenants de l’industrie financière, ont été séduits par cette «nouvelle normale». Plusieurs personnes, dont des conseillers financiers, m’ont admis qu’ils seraient bien contents si la Bourse faisait du 4-5% par an dans les prochaines années.

En passant, on ne m’a pas dit cela seulement en 2009, mais aussi récemment qu’en 2012, tandis qu’un indice comme le S&P 500 avait déjà doublé par rapport à son creux de 2009!

Je n’ai pas dépensé beaucoup d’énergie à tenter de réfuter cette idée. Je sais qu’habituellement, ce genre de concept prend racine et croît au milieu du pessimisme et du négativisme, des périodes propices pour l’investisseur. Mieux vaut donc se concentrer sur ses achats!

Si je peux concéder une chose à ces adeptes de la nouvelle normale, c’est que la morosité a eu la vie longue et dure. Toutefois, plus le marché haussier dure, plus les principaux indices s’apprécient et plus le marché boursier ressemble à ce qu’il a toujours été. Et plus les investisseurs se comportent comme ils se comportent dans ce genre d’environnement.

Par exemple, j’observe que des titres concepts comme Tesla Motors, le fabricant d’autos électriques, attirent de plus en plus l’attention et le capital des investisseurs. Plus le titre s’apprécie, plus les gens en veulent et en achètent. Voilà qui est vraiment «normal» pendant un marché haussier.

Le titre se vend 75 fois les bénéfices prévus en 2014 et je ne vous conseille pas de le vendre à découvert.

De plus en plus d’experts tentent de prédire la prochaine «rotation» du marché, c’est-à-dire de devenir quel sera le prochain secteur vedette. Ça aussi c’est vraiment «normal».

Les premiers appels publics à l’épargne reviennent, du moins aux États-Unis (on a oublié le fiasco de Facebook, semble-t-il). Ce qui est également très normal pendant un marché haussier.

En fait, il ne reste plus qu’à l’économie d’accroître son rythme pour reléguer cette idée de «new normal» au cimetière des horreurs où tant de grandes proclamations concernant le futur se retrouvent et servent à nourrir le terreau de l’histoire de la finance.

Bernard Mooney

P.S. Je ne recommande pas Polaris. Dans ma chronique, j'ai écrit que ceux qui s'intéressent à l'émission de BRP, seraient mieux d'acheter Polaris. Ce N'EST PAS UNE RECOMMANDATION D'ACHETER cette dernière....BM

 

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