Mooney: «Je ne sais pas!»

Publié le 25/02/2013 à 07:42, mis à jour le 25/02/2013 à 12:17

Mooney: «Je ne sais pas!»

Publié le 25/02/2013 à 07:42, mis à jour le 25/02/2013 à 12:17

Tout cela parce qu’il est si difficile, si peu commun d’accepter de dire «je ne sais pas». Je me rappelle par exemple, il y a quelques années, lors d’une conférence, un investisseur m’a demandé ce que je pensais d’Alcan.

Ma réponse, «rien», l’a choqué. Il m’a rétorqué avec véhémence qu’il ne pouvait pas croire qu’un journaliste d’expérience comme moi n’ait pas une idée quant à savoir où se dirigeait cette importante société.

Il a fallu que je lui explique, très calmement, que je connaissais effectivement Alcan et que s’il le voulait, je pouvais lui décrire ses activités. Par contre, s’il voulait que je lui dise où s’en allait cette entreprise, à savoir quelles étaient ses perspectives, je me devais de lui répondre honnêtement, «je ne sais pas».

L’aspect clé pour l’investisseur c’est d’une part d’admettre qu’il ne peut comprendre toutes les sociétés et que cela n’est même pas important. Investir n’est pas un concours de connaissance du genre «Génie en herbe». La clé est de bien connaître les entreprises dans lesquelles on investit. C’est tout.

Une bonne analogie, souvent utilisée par Warren Buffett, provient du baseball. Vous n’avez pas à frapper chaque balle offerte par le marché boursier. Vous avez avantage à attendre votre lancer, celui qui correspond exactement à vos attentes et que vous comprenez bien et qui se vend à votre prix.

Ces «lancers» sont rares, mais lorsqu’ils se présentent, vous devez être prêt à vous élancer avec conviction pour sortir la balle du stade.

La clé du succès n’est donc pas d’avoir une opinion sur tout et sur rien concernant la Bourse, l’économie, les marchés, etc. Une opinion ne vaut rien! Ce qui compte c’est la connaissance et la compréhension approfondie de certains secteurs et sociétés qui se retrouvent dans votre cercle de compétence bien défini et clair.

Ce qui vous permet de déterminer si oui et quand il est opportun d’acheter avec conviction et quasi certitude. Événement rare, mais précieux.

Alors, la prochaine fois qu’on vous demandera ce que vous pensez d’une société qui se situe hors de votre cercle de compétence, ne soyez pas gêné de dire «je ne sais pas».

Bernard Mooney

 

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