Mooney: Devrais-je tout vendre?

Publié le 28/07/2011 à 10:11

Mooney: Devrais-je tout vendre?

Publié le 28/07/2011 à 10:11

Blogue. « M. Mooney, avec la crise de la dette aux États-Unis, les problèmes en Europe, le chômage quasi permanent et la faible croissance de l’économie américaine, du ralentissement qui se prépare en Chine, du Japon qui peine à se sortir, on devrait tout vendre…..»

Ce lecteur était parti dans une telle envolée oratoire que je ne pouvais que l’écouter bouche bée. Il mentionnait entre autres qu’il avait lu que plusieurs spécialistes croyaient que la crise entourant le plafond de la dette aux États-Unis n’était que la pointe de l’iceberg des problèmes qui pouvaient faire tomber le marché boursier.

Étant donné que j’étais pressé, je lui ai répondu succinctement trois choses. D’abord, tout ce qu’il mentionne n’est pas du nouveau pour les intervenants des marchés financiers. Il y a donc de fortes chances pour que leur impact soit déjà anticipé dans les cours boursiers.

Ensuite, ce qu’il voulait faire n’est pas si facile à réussir (car je ne dis pas que c’est impossible). Il faut d’abord vraiment vendre au bon moment, c’est-à-dire près d’un sommet et tout juste avant que le marché dégringole. Ensuite, il faudra savoir racheter encore une fois au bon moment, après le creux et tout juste avant la reprise haussière.

Certains professionnels passent leur vie à tenter leur chance à ce jeu (parce que dans mon livre, c’est un jeu spéculatif). Il faut dire que dans leur cas, ne gérant pas leur argent, ils n’ont qu’à réussir une fois, montrer à leurs clients comment ils sont bons et devenir par conséquent ultra-riches (je viens de vous expliquer en quelques lignes une partie de l’industrie financière).

Enfin, je n’approche pas le marché boursier de ce point de vue (ce que vous savez vous, chers lecteurs). Moi, j’étudie la Bourse compagnie par compagnie. Ainsi, si j’achète un titre à 100$, c’est que je suis convaincu qu’il vaudra 200$, voire 300$ d’ici trois à cinq ans. Qu’il se ramasse à 80$ deux jours ou deux semaines après mon achat, je m’en contrefiche.

Par contre, je passe tout mon temps à comprendre l’entreprise de façon à ne pas me tromper dans mon évaluation de son potentiel. Autrement dit, ce ne sont pas les fluctuations du marché qui dicteront si j’ai bien ou mal fait mon travail.

Le lecteur m’a laissé en me disant qu’il réfléchirait à ce que je venais de lui dire….

Bernard Mooney

 

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