Mooney: CGI: une leçon boursière de première classe

Publié le 02/05/2013 à 09:13, mis à jour le 02/05/2013 à 11:10

Mooney: CGI: une leçon boursière de première classe

Publié le 02/05/2013 à 09:13, mis à jour le 02/05/2013 à 11:10

BLOGUE. Le titre du Groupe CGI s’est fortement apprécié à la suite de la publication de ses résultats du deuxième trimestre clos à la fin de mars. Il a atteint un sommet pas vu depuis 13 ans, à plus de 30$.

En fait, il faut remonter au sommet de la bulle technologique, au début de 2000, pour retrouver le titre à plus de 30$. Il n’y a pas de plus bel exemple illustrant l’importance de l’évaluation d’une société.

Comparons ainsi le CGI d’aujourd’hui au CGI de 2000. La société devrait terminer son exercice en septembre prochain avec des revenus de 10 milliards de dollars (G$) US, des bénéfices de plus de 650M$US et un bénéfice par action d’environ 2,05-2,10$US. La Bourse lui donne actuellement une valeur de près de 13G$US.

En 2000, CGI avait des revenus de 1,4G$CA, des bénéfices de 73,5M$ et un bénéfice par action de 0,27$, excluant les charges reliées à l’amortissement de l’achalandage.

Sans tenir compte du taux de change (qui a peu d’impact en fait), vous avez donc une société qui a multiplié son chiffre d’affaires par sept depuis 2000 et ses bénéfices par 8,8. Pourtant, si vous aviez acheté en 2000, vous n’auriez pas encore fait un sou!

Pourquoi? Parce que le titre se transigeait à un prix de fou en 2000. À 30$, les investisseurs payaient 111 fois son bénéfice par action de 0,27$ réalisé en 2000. Ouf.

L’exercice suivant, le Groupe CGI a réalisé un bénéfice de 0,44$ par action, ce qui donne tout de même encore un ratio cours/bénéfices de 68!

Quand on paie un tel prix, il est pratiquement impossible de faire de l’argent à long terme, même lorsque la société est saine et prospère.

Aujourd’hui, malgré ses succès et ses perspectives intéressantes, le titre se vend à peine 15 fois les bénéfices. C’est un prix raisonnable qui traduit un contexte boursier beaucoup rationnel et porteur.

Par ailleurs, il faut saluer et féliciter la direction de CGI pour sa performance à long terme et également pour sa sagesse dans la gestion de son capital. CGI est devenue un exemple à suivre dans la gestion rationnelle de son argent, rachetant de ses actions de façon intelligente et en réalisant des acquisitions stratégiques qui ont enrichi ses actionnaires.

Bravo.

Bernard Mooney

 

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