Mooney - Une fin de semaine signée Berkshire Hathaway

Publié le 06/05/2013 à 09:31, mis à jour le 06/05/2013 à 10:23

Mooney - Une fin de semaine signée Berkshire Hathaway

Publié le 06/05/2013 à 09:31, mis à jour le 06/05/2013 à 10:23

Warren Buffett Photo: Bloomberg

BLOGUE. Berkshire Hathaway, société de Warren Buffett, a dominé l’actualité financière en fin de semaine et pour deux bonnes raisons.

Elle a publié les résultats de son premier trimestre clos le 31 mars vendredi en fin de journée, des résultats excellents. Et le lendemain, c’était l’assemblée annuelle des actionnaires à Omaha, cet événement qui rassemble des milliers d’investisseurs de partout sur la planète.

Berkshire Hathaway a vu ses revenus augmenter de 15% pendant son trimestre à 43,9 milliards de dollars (G$) US et une progression de 51% de ses bénéfices nets. Si on enlève l’impact des placements et des produits dérivés, les profits sont en hausse de 42% à 3,8G$US.

Tous les secteurs ont contribué à la croissance, mais ce sont les activités d’assurance qui ont fait la différence.

Par exemple, les primes souscrites ont augmenté de 16% au premier trimestre, à 9,4G$US, une croissance qu’on ne voit pratiquement jamais chez Berkshire qui préfère refuser des clients plutôt que de signer des contrats non rentables.

L’absence de catastrophe a dopé la rentabilité des activités de l’assurance alors que les bénéfices avant impôts de ce segment sont passés de 1,1G$US à 2,4G$US.

La valeur comptable de Berkshire s’est apprécié de 5,5% pendant le trimestre et de 13% lors des 12 derniers mois. Elle est de 120 525$US par action A ou 80,35$US par action B. Cela signifie que Warren Buffett serait prêt à racheter de ses actions à 96,42$US ou moins l’action B.

Le titre a terminé la séance de vendredi à 108$US.

Berkshire a clos son trimestre avec 49,1G$US en encaisse, dont 12,1G$US servira à financer la transaction visant l’achat de Heinz.

Par ailleurs, l’assemblée annuelle s’est déroulée comme d’habitude, les actionnaires posant des questions pendant plus de cinq heures à Warren Buffett et à son partenaire Charles Munger. Plusieurs questions portaient sur la succession de M. Buffett, ce qui est un thème récurrent depuis des années.

Selon les rapports que j’ai lus, MM Munger et Buffett ont été égaux à eux-mêmes. Pour l’investisseur, deux de leurs réponses sont particulièrement pertinentes. Concernant le «trading», M. Buffett a déclaré qu’effectivement on peut créer beaucoup de richesse en vendant avant que le marché baisse et en rachetant avant qu’il explose. La plupart du temps toutefois, si richesse il y a, celle-ci se retrouve dans les poches du courtier!

De plus, lorsqu’on a demandé d’expliquer les critères quantitatifs qu’il utilise pour dénicher de bons placements, M. Buffett et Charles Munger ont répondu : «Nous ne regardons pas les chiffres en tant que tel; nous regardons les aspects de l’entreprise. Nous réagissons exactement de la même manière que si quelqu’un se présentait et nous offrait d’acheter toute son entreprise. À ce moment, on se demande si celle-ci fera bien dans 10 ans.»

Ce à quoi M. Munger a ajouté:

«Nous ne savons pas comment acheter des titres sur la base de critères quantitatifs. Nous savons que Burlington Northern aura encore un avantage compétitif dans des années...on ne sait pas pour Apple. Vous devez vraiment comprendre l’entreprise et ses avantages compétitifs. Et les maths ne vous le disent pas.»

Voilà qui mérite profonde réflexion.

Bernard Mooney

 

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