Mooney - L'épouvantail de la hausse des taux

Publié le 09/09/2013 à 13:50, mis à jour le 09/09/2013 à 15:00

Mooney - L'épouvantail de la hausse des taux

Publié le 09/09/2013 à 13:50, mis à jour le 09/09/2013 à 15:00

BLOGUE. Les investisseurs craignent une éventuelle hausse des taux d’intérêt et c’est normal. Car d’une part, les taux sont un facteur critique dans l’évaluation des titres boursiers et d’autre part, les taux déprimés comme jamais ont aidé la Bourse à bien performer.

Toutefois, il y a loin de la hausse des taux à un marché baissier. Le premier facteur à considérer est le fait que les principaux indices boursiers n’ont jamais été évalués sur la base des taux déprimés. Dans ce sens, les investisseurs ont été rationnels et n’ont jamais pensé que les taux des obligations gouvernementales de 10 ans pouvaient demeurer à 2% à long terme.

De plus, lorsqu’on regarde l’histoire récente, il est loin d’être certain qu’une hausse des taux d’intérêt est une mauvaise nouvelle pour la Bourse. Dans sa plus récente édition du bulletin StockInvestor (publié par Morningstar), son éditeur Matthew Coffina, a comparé la performance du S&P 500 en périodes de hausse des taux à celles lorsque les taux baissent et cela depuis 20 ans, soit depuis 1992.

A la surprise de bien des gens, j’en suis convaincu, la Bourse a mieux fait lorsque les taux étaient en hausse.

«Le S&P 500 a réalisé des rendements positifs durant les six périodes de hausse», explique M. Coffina. De plus, le rendement cumulatif (incluant les dividendes) pendant ces périodes a été de 288,8% nettement supérieur au 64,8% réalisé lorsque les taux étaient en baisse.

Par exemple, de janvier 1996 à avril 1997, les taux des obligations gouvernementales de 10 ans sont passés de 5,65% à 6,89%, ce qui n’a pas empêché le S&P 500 de s’apprécier de 29,4%.

Même si cela semble contre-intuitif, ces résultats sont logiques. Les taux d’intérêt ont tendance à augmenter lorsque le contexte économique est favorable. Or, qui dit croissance économique plus élevée, dit croissance des bénéfices des sociétés plus grande, ce qui est un des éléments cruciaux à la Bourse, comme vous le savez.

À mon avis, la paranoïa concernant la hausse des taux n’est pas justifiée. Des taux qui grimpent sont mortels lorsqu’ils proviennent d’une banque centrale qui veut refroidir une économie qui surchauffe. Si vous me dites que c’est le cas actuellement aux États-Unis ou ici au Canada, vous ne vivez pas sur la même planète que moi!

Pour revenir à l’étude faite par M. Coffina, de Morningstar, il a également calculé les rendements sectoriels en période de hausse de taux. Quel est le meilleur secteur pensez-vous? La technologie avec un rendement total de 818%, suivi de l’énergie avec 575%. Le pire secteur a été celui des services publics avec 54%; ce secteur est toutefois le meilleur lorsque les taux baissent. Le pire secteur dans un contexte de baisse des taux est celui de la technologie.

Je vous invite à la prudence dans l’interprétation de ces performances sectorielles car les 20 ans de l’étude comprennent la bulle techno et également la très forte appréciation des prix pétroliers.

Bernard Mooney

 

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