Misez sur Bill Miller

Publié le 27/05/2014 à 09:26

Misez sur Bill Miller

Publié le 27/05/2014 à 09:26

Bill Miller croit que le secteur immobilier résidentiel américain fera bien, pariant contre des investisseurs comme Jeffrey Gundlach et Sam Zell. Par exemple, au début de mai, M. Gundlach a déclaré qu’il valait mieux vendre à découvert le secteur immobilier en raison entre autres d’une baisse de l’abordabilité.

De plus, autant M. Gundlach que M. Zell estiment que les jeunes sont moins intéressés que jamais à acheter des maisons. Tout cela devraient empêcher selon eux une reprise solide de l’immobilier résidentiel, notamment des mises en chantier.

Or, M. Miller prédit l’inverse. «A chaque fois qu’il y a un cataclysme, les gens disent que ça ne reviendra jamais. Je ne crois pas qu’il y ait un changement séculaire dans la demande pour l’immobilier. Les gens peuvent tout simplement louer plus longtemps qu’il l’aurait fait avant», explique-t-il.

À mon avis, les deux camps ont de bons points. D’une part, la reprise immobilière depuis le creux de la crise financière a été faible et longue à se concrétiser. Ce qui est conforme au comportement qu’on voit dans l’après-bulle d’un actif. Par exemple, si vous observez ce qu’a fait la Bourse de Tokyo après son incroyable bulle des années 1980, vous constaterez qu’il a fallu très très longtemps avant de voir une reprise significative. De même avec l’or après son sommet du début des années 1980 et avec l’indice Nasdaq en 2000.

Toutefois, cela ne signifie pas qu’une reprise soutenue, même si elle est inférieure à l’expérience historique, ne procure pas des occasions de placement. Pas besoin de retrouver le contexte euphorique du début des années 2000 pour faire de l’argent. C’est ce qui pousse Bill Miller à investir dans plusieurs sociétés actives de près ou de loin dans le secteur immobilier. Les titres financiers et immobiliers représentent environ 33% de son portefeuille du fonds Legg Mason Opportunity Trust, qu’il gère.

Par exemple, au 31 mars, il avait 3,9% de son portefeuille dans Genworth Financial, assureur de prêts hypothécaires, de même que dans plusieurs fabricants de maisons comme Pultegroup (2,3%), Lennar Corp. (1,6%) et KB Homes (1,3%).

Ce qui peut aider l’immobilier résidentiel, à comparer avec les autres actifs, c’est l’attrait culturel de la maison chez l’Américain moyen. La crise a pu refroidir bien des gens, incluant des jeunes, mais je ne crois pas que ce trait soit disparu.

C’est pour cela que si j’avais à parier, je mettrais mon argent sur la position de Bill Miller.

Bernard Mooney

P.S. En passant, le portefeuille du Opportunity Trust est rempli de titres sensibles à l’économie comme des compagnies aériennes, immobilières, automobiles et financières. Bill Miller croit vraiment dans la poursuite de la croissance économique! BM

 

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