Les dividendes en disent long

Publié le 24/11/2014 à 10:38

Les dividendes en disent long

Publié le 24/11/2014 à 10:38

La belle performance des marchés boursiers des dernières années s’explique en partie par la reprise économique depuis 2009, mais aussi et surtout à mon avis par ce qui se passe au sein des entreprises même.

Oui les bénéfices des sociétés ont rebondi et oui, le climat financier est nettement moins déprimant depuis cinq ans. Mais la véritable dose de stimulant pour les investisseurs est ce que font les sociétés ouvertes avec leur capital.

Je sais que cela ne fait pas l’affaire d’autres intervenants socio-économiques, qui ont leur propre dynamique et qui n’ont pas tout à fait tort. Mais reste que lorsque les entreprises en Bourse font de l’enrichissement de leurs actionnaires la priorité numéro un, voilà qui représente une musique fort harmonieuse voire ensorcelante pour les investisseurs.

Cela se voit dans les capitaux monstrueux dépensés pour racheter des actions (encore là, j’observe mi-songeur, mi-ravi…), mais surtout dans les versements de dividendes. Quand on regarde ce qui se passe chez les entreprises, on constate que les investisseurs ont raison d’être attirés par la Bourse.

C’est ce que je peux conclure d’une étude publiée par Henderson Global Investors, un gestionnaire britannique ayant 124 milliards de dollars (G$) US sous gestion.

Selon cette étude, nommée Henderson Global Dividend Study, lors du troisième trimestre de 2014, les sociétés boursières du monde entier ont augmenté leurs dividendes déclarés de 3,8% à 288,1 G$ US par rapport à 2013. Si on exclut les déclarations extraordinaires et l’impact de la fluctuation des devises, la croissance est plutôt de 9,7%, ce qui est exceptionnel.

Ce sont les États-Unis qui brillent et dominent avec une croissance comparable de 11,4% à 87,4G$ US alors que les dividendes ont progressé dans 29 des 33 secteurs. Le Canada de son côté déçoit avec une hausse de seulement 5%.

«Le marché américain demeure le moteur de la croissance des dividendes dans le monde», a souligné Alex Crooke, chef des actions mondiales chez Henderson. Les États-Unis donnent l’exemple et bien d’autres marchés suivent. En effet, les marchés émergents, aidés par des facteurs saisonniers (le troisième trimestre est généralement le plus important alors que la moitié des dividendes y sont versés) ont accru leurs versements de 11,0% à 58,4G$ US.

Malgré la morosité en Europe, la croissance des dividendes y est aussi très forte, avec une progression de 14,4% selon la recherche de Henderson. Enfin, la région de l’Asie-Pacifique a vu ses dividendes augmenter de 10,3%.

Dans un monde à la recherche de rendements, ces augmentations de dividende sont des aimants pour les capitaux. Et la tendance devrait se poursuivre. Henderson prévoit que les dividendes versés dans le monde atteindront 1 100G$ US en 2014, soit une hausse de 9,6%. Et pour l’an prochain, leurs prévisions préliminaires sont d’une progression de 7,2%.

Selon les données de Henderson, les dividendes versés par les sociétés nord-américaines auront augmenté de plus de 42% entre 2010 et 2014. Ce qui signifie que dans l’ensemble les actionnaires ont reçu des augmentations «salariales» de 10% par année depuis 2010.

Il n’y a pas grand domaine qui offre autant par les temps qui courent.

Bernard Mooney

 

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