Le problème avec les statistiques économiques...

Publié le 08/11/2011 à 09:43

Le problème avec les statistiques économiques...

Publié le 08/11/2011 à 09:43

Blogue. Le vendredi 2 septembre, les principaux indices boursiers nord-américains ont fortement reculé. Par exemple, le S&P 500 américain a perdu 2,5%. La raison : les craintes de récession s’intensifiaient en raison des dernières statistiques sur l’emploi.

Imaginez-vous qu’en août, l’économie américaine n’avait créé aucun emploi, soit une performance nettement inférieure aux attentes et très décevante.

Les investisseurs ont rapidement conclu qu’on était au bord d’une nouvelle récession et ont vendu leurs actions.

Pourquoi revenir sur cette journée?

Parce que si vous faites partie de ces investisseurs qui ont liquidé leurs actions, vous devriez peut-être penser à poursuivre le Bureau of Labor Statistics (BLS pour les intimes), soit l’équivalent américain du ministère du travail (ou du chômage, comme diraient plusieurs cyniques).

En effet, vendredi dernier, le BLS a admis qu’il s’était trompé. En août, l’économie américaine a plutôt créé 104 000 emplois, au lieu du zéro publié. Oups! Évidemment, l’organisme gouvernemental ne s’excuse pas car ça semble normal dans ce milieu.

Reste que si j’étais un investisseur réagissant à la moindre statistique économique, il me semble qu’il y a là matière à réflexion. Remarquez que je ne comprends pas comment on peut investir ainsi, mais il y a des gens qui cherchent à profiter des moindres tendances et développements économiques à court terme.

Or, si cela me semble assez difficile en soi pour ne pas dire périlleux, imaginez maintenant qu’il faut en plus tenir compte de ce genre d’erreurs et des nombreuses et imprévisibles révisions de la plupart des données. De quoi donner des maux de tête!

D’ailleurs, les mauvaises statistiques économiques provoquent des manchettes et des grands titres négatifs dont l’investisseur avisé peut profiter. Comme l’expliquait François Rochon, gestionnaire et président de Giverny Capital, en conférence la semaine dernière, le meilleur moment pour investir est justement lorsque le taux de chômage est élevé et non l’inverse.

En terminant, on semble croire et prendre pour acquis que la machine économique américaine est en panne, voire définitivement brisée. Tout dépend de vos points de comparaison.

Comme l’explique le stratège Jim Paulsen, de Wells Capital Management, après 28 mois de reprise économique, le rythme de création d’emplois et des heures totales travaillées est égal à celui des reprises de 1991 et de 2001. En fait, la création d’emplois du secteur privé dans la reprise actuelle est semblable à ce qu’elle était au même moment de la reprise de 1991 et plus forte que lors de la reprise de 2001.

«La reprise actuelle est remarquablement «normale», du moins lorsqu’on la compare aux reprises des 25 dernières années», écrit M. Paulsen. Par contre, les reprises des 25 dernières années sont moins rapides qu’auparavant, ce qui pourrait s’expliquer par le ralentissement significatif dans la croissance de la population, selon lui.

Bernard Mooney

 

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