La double histoire de la Bourse canadienne

Publié le 12/11/2014 à 09:33

La double histoire de la Bourse canadienne

Publié le 12/11/2014 à 09:33

Photo: Bloomberg

À chaque fois qu’on lit sur la Bourse canadienne, l’emphase est sur la faiblesse des titres du grand secteur des ressources naturelles. Et c’est vrai. Par contre, il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que ce secteur au Canada.

En effet, en lisant un commentaire sur la saison des profits des sociétés canadiennes de la Banque Scotia, une chose m’a frappé. L’indice S&P/TSX canadien est vu principalement comme dépendant des ressources, souvent autant par les investisseurs internationaux que par nous-mêmes.

Or, les sociétés non actives dans les ressources représentent environ 70% des bénéfices du S&P/TSX, selon Hugo Ste-Marie de Scotia. Selon ce dernier, les entreprises des ressources ont publié jusqu’ici des résultats inférieurs aux attentes pour le troisième trimestre alors qu’à l’opposé, celles non dépendantes des ressources ont beaucoup mieux fait.

«Les titres du TSX à l’extérieur des ressources ont publié des bénéfices par action surpassant les attentes de 4% pour le trimestre avec une croissance de 16% par rapport au trimestre de 2013, ce qui ressemble à la performance des sociétés du S&P 500 qui ont augmenté leurs profits de 11% au trimestre», explique M. Ste-Marie.

Par exemple, les sociétés évoluant dans le secteur de l’énergie ont vu leurs bénéfices demeurer stables au troisième trimestre jusqu’ici, tandis que celles du secteur minier ont vu leurs profits fondre de 25% par rapport à l’an dernier. A l’opposé, les titres du secteur industriel ont fait croître leurs bénéfices de 55% pendant le trimestre, surpassant les attentes de 4%. Leurs revenus ont aussi surpris avec une croissance de 22%.

Avec le recul, cette performance n’est pas si surprenante. D’une part, si les prix des matières premières baissent et affectent les revenus des producteurs, cela est favorable à toutes les autres sociétés pour qui ces matières sont des coûts. De plus, l’économie américaine, qui continue sa croissance, aide les manufacturiers canadiens et tous les exportateurs, sans oublier l’impact positif de la baisse du dollar canadien par rapport à la devise US.

Il y a donc deux histoires au Canada et c’est ce qu’on oublie. Oui, les sociétés œuvrant dans les ressources naturelles vivent des moments difficiles. Par contre, les autres entreprises ne vont pas mal, loin de là!

Évaluation difficile

Enfin, la structure de notre marché rend son évaluation fort difficile. Ainsi, si je vous dis que l’indice S&P/TSX se vend 16 fois ses bénéfices des 12 derniers mois et 14,3 les profits prévus en 2015, qu’en concluez-vous?

Personnellement, pas grand-chose et pour cette raison:

La Bourse canadienne est composée à environ 30% de titres de ressources naturelles qui devraient être évalués d’une certaine façon, d’un autre 23% de l’indice (mais 29% de ses profits par action) composé des grandes banques canadiennes qui elles aussi sont évaluées d’une certaine façon et enfin, du reste (moins de 50%) qui se transige je ne sais plus comment!

Une chose est certaine: c’est une erreur de ne voir la Bourse canadienne qu’à travers la lorgnette des ressources.

Bernard Mooney

 

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