L'inquiétante ignorance économique de nos leaders

Publié le 04/02/2014 à 09:12, mis à jour le 04/02/2014 à 10:57

L'inquiétante ignorance économique de nos leaders

Publié le 04/02/2014 à 09:12, mis à jour le 04/02/2014 à 10:57

Barack Obama, président des États-Unis. Photo: Bloomberg

On peut pardonner à un petit épargnant de ne pas savoir comment fonctionne l’économie et la finance. Mais c’est plus difficile d'être conciliant quand il s’agit de grands leaders.

Je vais vous mentionner deux exemples parmi tant d’autres qui m’ont frappé de leaders de notre société ayant affiché récemment leur manque de connaissances en matière d'économie. Je pourrais en mentionner de nombreux, ce qui est très inquiétant.

Durant la période des Fêtes, je suis tombé sur l’édition du Time dans laquelle elle consacre le Pape François personnalité de l’année. Je n’ai pas vraiment de commentaire quant à la qualité de ce choix (le Time a choisi à peu près n’importe qui et n’importe quoi au fil des ans). Par contre, les déclarations du Pape au sujet de l’économie sont renversantes.

Par exemple, le Pape déclare que les forces du marché empêchent les gouvernements d’exercer leur plein contrôle. Serait-ce son biais pour le communisme qu’on retrouve ici? Si c’est le cas, faudrait peut-être lui rappeler que ce régime a prouvé son inefficacité, étant en plus derrière la plupart des plus grandes tyrannies de l’histoire de l’humanité. Venant d’Argentine, le Pape a un exemple édifiant de l’effet destructeur des interventions anti-capitalistes que le gouvernement d'un pays peu causer.

Le Pape continue en critiquant l’endettement et les intérêts qui grugent le vrai pouvoir d’achat des citoyens. Ce qui est fort simpliste, car à ce que je sache, personne n’est obligé de s’endetter. Curieux qu’il ne critique pas le fait que les gouvernements s’endettent dangereusement, créant un important fardeau pour les futures générations, contre leur volonté! Cela me semble bien plus révoltant.

En fait, les critiques du grand patron du catholicisme sont naives au posssible et illustrent une ignorance crasse du fonctionnement de notre économie. N’est-ce pas inquiétant qu’un grand leader mondial comme le Pape François soit aussi incompétent lorsqu’il est question d’économie?

Plus récemment, c’est le président américain Barrack Obama qui a montré à tout le monde son ignorance. Dans son discours à la nation la semaine dernière, il a annoncé le lancement du MyRa, l’équivalent de notre REER. L’idée de base semble fort pertinente. Le président veut aider les Américains à épargner pour leur retraite. Le MyRa vise les travailleurs dont les employeurs n’offrent pas de régime d’épargne (comme ce qu’on appelle aux États-Unis les 401(k).

Toutefois, l’argent versé recevrait un taux d’intérêt équivalent à une obligation d’épargne et aurait la garantie gouvernementale. M. Obama a insisté sur le fait que les épargnants ne pourraient perdre de capital.

Si l’intention est bonne, le reste est pathétique. En effet, le grand patron du monde libre (comme bien des gens appellent le président des États-Unis) devrait savoir qu’il est impossible, oui impossible de s’enrichir à long terme avec des obligations d’épargne. Après inflation, votre pouvoir d’achat diminue année après année, dans le meilleur des cas.

À moins que le but du président soit de stimuler la vente de ces obligations pour aider à financer la dette monstre de son gouvernement!

Ces leaders ont de l’ascendant sur des millions de personnes, ce qui les rend encore plus dangereux.

Bernard Mooney

P.S. Il faut dire que c’est un passe-temps répandu parmi bien de nos élites que de vomir sur le capitalisme sans vraiment savoir de quoi on parle.

 

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