L'année des gorilles

Publié le 22/12/2011 à 09:49, mis à jour le 22/12/2011 à 09:50

L'année des gorilles

Publié le 22/12/2011 à 09:49, mis à jour le 22/12/2011 à 09:50

Blogue. En Amérique du Nord, nous n’avons pas comme habitude de donner des noms aux années, contrairement à la Chine, par exemple. Si c’était le cas, le bon vocable pour l’investisseur cette année serait probablement l’année des gorilles.

En effet, en 2011, plus les sociétés étaient grosses et dominantes, plus les chances qu’elles fassent bien en Bourse étaient grandes.

Dans un marché généralement en baisse, Philip Morris a progressé par exemple de près de 35%, McDonald’s de plus de 30%, Altria de plus de 25%, Wal-Mart de près de 15%, etc. Des titres comme Colgate et Coca-Cola ont bien fait alors que les grandes pharmaceutiques, sans faire de bruit, performent de mieux en mieux.

«Big is Better», dirait-on aux yeux des investisseurs.

Ce phénomène s’explique de plusieurs façons. D’une part, plusieurs de ces sociétés évoluent dans des secteurs dits «défensifs», dans le sens qu’ils sont moins dépendants de la croissance économique. Comme la croissance a déçu cette année aux Etats-Unis, les craintes de récession ont envahi les esprits. Bien des investisseurs ont ainsi choisi de vendre leurs titres cycliques. au profit des grandes multinationales évoluant dans des secteurs comme la restauration, la santé, la cigarette et les boissons gazeuses.

De plus, plusieurs des gorilles mentionnés ont surpris par leur performance financière. Je pense notamment à McDonald’s dont les résultats financiers sont éclatants, trimestre après trimestre. Cette performance rassure les investisseurs, à juste titre.

Plusieurs de ces multinationales sont vues comme des refuges aussi en partie en raison justement de la part importante de leurs revenus provenant de l’extérieur des Etats-Unis, part en croissance. Certains les achètent ainsi pour profiter d’une dépréciation appréhendée du dollar américain et/ou pour profiter indirectement de la croissance des économies émergentes.

Enfin, il faut avouer que bien de ces titres représentent des propositions alléchantes, avec des rendements en dividende dans les 2-3%, nettement supérieurs à ce qu’on peut obtenir en investissant dans des titres à revenus fixes, de bonnes perspectives (sans être extraordinaires) et tout cela à des prix raisonnables. La plupart se vendent sous 15 fois les profits.

Bonne chasse aux gorilles et Joyeux Noel !

Bernard Mooney

 

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