Investisseurs, faites de la coquerelle votre modèle


Édition du 22 Mars 2014

Investisseurs, faites de la coquerelle votre modèle


Édition du 22 Mars 2014

En Europe, on l'appelle «cafard». Ici, elle est synonyme de malpropreté et provoque quasi universellement le dégoût. Malgré son apparence repoussante, la coquerelle (ou blatte) nous réserve des leçons captivantes, en tant qu'êtres humains et aussi comme investisseurs.

Avant de vous expliquer pourquoi cet insecte peut devenir un modèle pour les investisseurs, je dois vous faire une confession. Cela fait déjà quelques années que je veux écrire sur la coquerelle. J'ai pris des notes à ce sujet il y a très longtemps, mais je considérais que mon intérêt pour cet insecte n'était pas vraiment pertinent pour vous.

Or, l'automne dernier, j'ai lu l'autobiographie de Georges St-Pierre, The Way of the Fight (Le sens du combat, en français). Et quelle surprise de constater que le maître québécois du domaine des arts martiaux mixtes et ancien champion de l'UFC parle dans son livre de sa fascination pour la coquerelle.

Oups, me suis-je dit, je ne suis pas le seul à avoir observé les caractéristiques remarquables de cet insecte.

«Les coquerelles sont des machines dédiées à la survie», écrit George St-Pierre. L'auteur fait le parallèle avec les dinosaures qui, malgré leur taille imposante et leur domination physique, n'ont pas été capables de survivre. Comment ces créatures incroyablement puissantes ont-elles pu disparaître ? se demande-t-il avec raison.

Sujet fascinant

Cela m'a confirmé qu'il y avait là un sujet fascinant pour mes lecteurs.

La coquerelle est le plus vieil insecte sur la planète. On a retrouvé dans des fossiles des traces de l'insecte qui remontent à plus de 325 millions d'années.

Je ne vous demande certes pas d'aimer cet insecte, mais admettez avec moi qu'une telle longévité est remarquable. Surtout quand on sait que la coquerelle a survécu à des conditions difficiles, changeantes, et qu'elle compte parmi ses ennemis la féroce race humaine.

Si l'on prend en considération les progrès extraordinaires en matière d'amélioration de la salubrité et des conditions d'hygiène partout sur la planète depuis quelques centaines d'années, on ne peut que s'interroger sur les secrets derrière la survie de cette espèce.

Parmi ceux qui l'expliquent, il y a le fait que la coquerelle peut manger presque n'importe quoi et qu'elle peut vivre 45 jours sans manger. De plus, elle possède un système reproducteur efficace : la femelle emmagasine du sperme toute une vie durant.

La nature a si bien conçu la coquerelle qu'elle est pratiquement restée le même organisme qu'il y a des milliers d'années. Selon des scientifiques, elle peut résister aux niveaux très élevés de radiation d'une explosion nucléaire.

Évidemment, les coquerelles ne comportent pas que des aspects positifs. Elles sont malpropres, produisent des odeurs désagréables et peuvent propager des bactéries nuisibles telles que la salmonelle. En outre, elles peuvent être une cause importante d'asthme et d'allergies.

Comme Georges St-Pierre, je crois que les investisseurs devraient s'en inspirer, surtout en raison de ses dons de survie remarquables. La coquerelle est bâtie pour survivre et non pour dominer, comme c'était le cas des dinosaures.

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