Gérer son stress boursier

Publié le 25/03/2015 à 08:37

Gérer son stress boursier

Publié le 25/03/2015 à 08:37

Photo: Shutterstock

«La Bourse m’inquiète. On pourrait bien avoir une correction.» «Je m’inquiète car l’économie pourrait tomber en récession.» «Comment peut-on investir dans un monde aussi endetté?»

Etc.

Chaque fois que je rencontre des investisseurs, je reçois ce genre de remarques et d’interrogations, qui ont toutes leur part de légitimité. Loin de moi l’idée de les rejeter du revers de la main.

Toutefois, derrières ces affirmations se cachent, non pas des questions macro-économiques ou financières, mais surtout des émotions ou plus exactement des réactions émotives. Et, bombardés comme nous le sommes quotidiennement par une quantité toujours grandissante et de plus en plus envahissante d’informations, il devient critique, important comme jamais je dirais, d’apprendre à mieux gérer ses émotions.

Des études ont démontré que le nombre d’admissions dans les hôpitaux augmentait significativement après une importante baisse boursière. C’est l’exemple extrême de l’impact du stress sur l’individu, relié au comportement des marchés boursiers. Et c’est une erreur de se croire complètement à l’abri.

Et, très malheureusement, je n’ai pas de recette miracle pour contrer ce mal. Je peux seulement vous donner quelques conseils pour gérer votre stress boursier et vos inquiétudes financière.

Le premier est de prendre du recul pour prendre conscience du fait que vous vous inquiétez. En effet, pour régler un problème, il faut en prendre conscience. Bien des gens sont anxieux depuis si longtemps que c’en est devenu une habitude, une seconde nature. Tellement qu’ils n’en ont pas conscience.

Une fois cette prise de conscience est faite, posez-vous cette question :

«Qu’est-ce qui m’inquiète exactement, précisément?»

En isolant l’élément stressant, vous pouvez plus facilement répondre à la deuxième question, qui est critique :

«Est-ce que la chose qui m’inquiète est sous mon contrôle?»

Et là, il y a deux réponses possibles. Si c’est sous votre contrôle, alors déterminez immédiatement ce que vous pouvez faire pour régler le problème ou diminuer son impact.

Par ailleurs, si cela n’est pas votre contrôle, demandez-vous qu’est-ce que vous gagnez à vous tracasser. En général, il ne sert pas à grand chose de s’inquiéter de l’endettement de la planète, en autant que votre situation personnelle est solide. Vous avez un bon contrôle sur cette dernière alors que la dette planétaire vous échappe.

L’autre tactique qui peut vous servir est d’aller au bout de vos craintes et de visualiser les conséquences.

Par exemple, si vous vous dites, en frissonnant, que la Bourse pourrait bien dégringoler, continuer votre histoire….

…et si la Bourse perd 20%, qu’arrivera-t-il?

L’ensemble du marché boursier sera ébranlé….

Et puis après?

Vous avez déjà vécu cela, en 2008-09, et puis, êtes-vous morts? Plus pauvres, peut-être, mais sans plus. Plusieurs d’entre vous en ont profité pour acheter à bas prix des titres intéressants, titres qui ont explosé par la suite…

C’est lorsque vous débattez et questionnez activement vos craintes que vous réaliserez que la plupart s’écroulent en morceaux parce qu’elles n’ont pas de fondement. Celles qui sont fondées méritent un traitement spécial qui s’appelle simplement la préparation.

Si vous craignez une récession parce que vous êtes très endetté, vous avez le contrôle, au moins partiel, sur cette réalité. Alors, profitez-en pour bâtir immédiatement un plan pour réduire votre dette.

Si vous craignez une correction parce qu’une bonne partie de votre portefeuille est investie dans des titres spéculatifs, eh bien, vous avez raison de vous inquiéter. Préparez-vous immédiatement en liquidant ces titres et en vous en tenant uniquement aux sociétés très solides capables de survivre peu importe le contexte économique, éliminant du coup ce genre de craintes.

Car si l’architecture humaine comprend la tendance à s’inquiéter de tout et de rien, la réalité c’est que 90% de nos craintes ne sont pas fondées. C’est vrai dans la vie en général et aussi en Bourse. C’est pourquoi on a avantage à prendre l’habitude de débattre activement nos craintes et inquiétudes pour ne pas laisser ses émotions prendre le contrôle de nos décisions.

Bernard Mooney

 

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