Faire attention à la géopolitique

Publié le 08/09/2014 à 07:50

Faire attention à la géopolitique

Publié le 08/09/2014 à 07:50

Vladimir Poutine. Photo: Shutterstock

La période estivale a été relativement tranquille pour les investisseurs. La Bourse a été solide, commençant l’été de façon peu spectaculaire, faisant surtout du surplace. Depuis août toutefois, la tendance haussière a repris, surprenant encore bien des experts.

En effet, lorsque j’ai publié mon dernier blogue avant la pause estivale, la conviction très répandue était qu’on était dû pour une correction. Une dizaine de semaines plus tard, oups, pas encore de cette correction tant attendue. Au contraire, les principaux indices boursiers, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont continué leur petit bonhomme de chemin…

Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu d’événements qui auraient pu provoquer une bonne baisse. Je parle ici des manchettes géopolitiques. Comme le conflit en Ukraine avec les ambitions autant inquiétantes que nébuleuses de Senor Poutine et la reprise du bordel au Moyen-Orient qui ont dominé l’actualité depuis plusieurs semaines.

Ces foyers géopolitiques sont bien décrits dans les médias et je ne veux pas en rajouter.

Ce que je veux dire à ce sujet cependant, c’est qu’il faut faire des nuances importantes quant à l’impact de ces développements sur votre portefeuille. D’abord, le fait que les marchés aient continué de bien faire ne signifie pas qu’on soit dans une bulle, comme je l’ai lu à quelques reprises.

C’est que les investisseurs ont scruté les ramifications de ce qui se passe en Ukraine, en Irak et ailleurs et ont conclu que l’impact financier, jusqu’à ce moment, n’était pas assez significatif pour vendre leurs actions. Et c’est rationnel en ajoutant qu’il faut être conscient que cela peut changer en quelques minutes.

L’autre facteur, c’est justement que vous devez réagir en investisseur, et non en spéculateur ou en girouette nerveuse. Cela signifie entre autres d’arrêter de spéculer sur le moment d’une correction, fantasmant sur l’impact possible de chaque développement dans l’actualité financière et économique.

Cela signifie surtout d’examiner rationnellement l’impact possible de ce qui se passe sur les sociétés dans votre portefeuille. Par exemple, si une de vos entreprises réalise 50% de ses revenus et 60% de ses bénéfices en Ukraine, vous avez peut-être raison de vous inquiéter un peu.

Enfin, la mère des crises, des guerres et des problèmes n’est pas morte; elle est juste imprévisible. Et elle n’a jamais empêché les investisseurs de s’enrichir à long terme à la Bourse. Il n’y a aucune raison de prétendre que cela changera!

Bon automne.

Bernard Mooney

 

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