Évitez le vert!

Publié le 26/05/2014 à 10:09, mis à jour le 26/05/2014 à 15:04

Évitez le vert!

Publié le 26/05/2014 à 10:09, mis à jour le 26/05/2014 à 15:04

À chaque fois que j’écris à ce sujet, plusieurs lecteurs m’envoient des messages de bêtises. Pourtant, les faits démontrent que j’ai raison, tellement raison que c’en est gênant.

En un mot, c’est une grave erreur de mettre dans son portefeuille des sociétés ou des fonds évoluant dans les secteurs des énergies nouvelles, les supposés placements «verts», pour la seule raison qu’on veut aider la planète. C’est une erreur pour les individus et également pour les caisses de retraite.

La performance de ce secteur depuis de nombreuses années est assez éloquente.

L’indice boursier RENIXX des énergies renouvelables est le plus viel indice mondial du secteur, composé des 30 plus importantes sociétés. Il comprend des titres bien connus comme Tesla Motors et Vestas. Or, un placement de 100$ dans cet indice en 2002 vaudrait environ 34$ aujourd’hui.

Oups…en voulant faire le bien, l’investisseur aurait non seulement «manqué» deux marchés haussiers, mais aussi perdu plus de 60% de son capital.

Depuis le creux boursier de 2009, cet indice a perdu environ 28% de sa valeur alors que les principaux indices ont plus que doublé!

Et je n’ai pas changé d’idée. Vous devriez éviter de mettre des placements «verts» dans votre portefeuille. Il y a deux concepts fondamentaux derrière ma position. D’abord, votre portefeuille doit être bâti pour maximiser son rendement à long terme tout en minimisant son risque. Ceci à l’intérieur de votre propre stratégie et dans le contexte de votre situation personnelle.

Et comme j’en parle souvent, atteindre cet objectif est en soi très difficile. Il faut y mettre de la discipline, du travail et du temps.

Chaque placement doit être choisi rigoureusement pour ses possibilités de rendement et dans le meilleur des cas, avec aussi peu de risque que possible. C’est là que je fais le lien avec mon deuxième concept: la très grande majorité des sociétés évoluant dans les énergies nouvelles n’ont pas de modèle d’affaires qui tienne la route.

Si vous pensez que c’est une affirmation faite à la légère, pensez que seulement en 2012, on a dépensé 101 milliards de dollars (G$) en subventions pour soutenir cette industrie. Et on prévoit que ces subventions devraient atteindre 220G$ par année en 2035.

Cela démontre que ces entreprises ne pourraient pas survivre financièrement sans l’appui des deniers publics. Ce n’est pas l’endroit ni le moment de discuter à savoir si c’est bon ou mauvais. Toutefois, en tant qu’investisseur, cela indique que ces entreprises, même si certaines sont probablement prometteuses à long terme, comportent des risques beaucoup trop élevés.

Si vous voulez contribuer aux industries dites «vertes», faites un chèque à un organisme dédié à une cause qui vous tient à coeur. Ne polluez pas votre portefeuille avec ces titres.

Bernard

Mooney

 

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