Évaluer le cash!

Publié le 19/12/2011 à 09:14

Évaluer le cash!

Publié le 19/12/2011 à 09:14

Blogue. Barron’s, l’hebdomadaire financier américain, publie un commentaire intéressant au sujet d’Apple. Selon un analyste, si la société décidait de conserver toute son encaisse, mais de verser 50% de ses fonds générés par son exploitation à chaque année, ce dividende procurerait un rendement de 5% aux actionnaires.

Apple a 81 milliards de dollars (G$) US en encaisse, soit 87$ US par action.

Plus loin dans son texte, le chroniqueur de Barron’s est tenté de soustraire tout ce cash pour mentionner jusqu’à quel point le titre est sous-évalué. C’est une erreur à mon avis. C’est une erreur parce que fondamentalement, tant que le dollar n’est pas dans mes poches bien au chaud, il ne vaut pas 1$.

Mais combien vaut-il? En effet, quelle valeur donner à l’encaisse des entreprises?

La vision classique est simplement de dire que si une société vaut 10$ et qu’elle a 1$ en encaisse (sans dette), on peut soustraire 1$ de cette valeur.

La vision ultra-conservatrice veut qu’on oublie tout simplement l’encaisse et c’est ce qu’il faut faire lorsque vous êtes dans le doute.

Mais la plupart du temps, ne pas considérer le cash peut être une erreur car il fait partie des actifs de la société.

Cela peut être compliqué, je l’admets.

Ainsi, tout l’argent conservé à l’extérieur des États-Unis sera soumis à une taxe lorsqu’il sera rapatrié. Taxe qui peut atteindre 35%, faisant que chaque dollar d’encaisse ne vaut que 65 sous dans ce contexte (bien des entreprises ne divulguent pas la partie de leur encaisse située à l’extérieur de leur pays).

L’autre réalité cruciale c’est qu’il y a des chances pour que l’actionnaire ne voit pas un sou de cet argent. Bien des dirigeants sont peu habiles lorsque vient le temps de réinvestir l’argent généré par la société. Dans ce sens, un dollar dans les mains d’un Warren Buffett ne vaut pas la même chose qu’un dollar dans les mains d’un autre dirigeant.

Le problème, c’est qu’on ne connaît pas toujours la qualité des dirigeants, du moins pas suffisamment pour évaluer leur compétence à faire des acquisitions intelligentes.

En général, si vous avez des doutes, optez pour le conservatisme en ne tenant pas compte du tout de l’encaisse ou en le réduisant de 50%.

Et si la direction fait des merveilles, vous en profiterez dans votre évaluation.

Bernard Mooney

 

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