Est-ce que ça va si mal?

Publié le 02/04/2012 à 08:17

Est-ce que ça va si mal?

Publié le 02/04/2012 à 08:17

BLOGUE. Depuis quelques jours, je donne des entrevues avec différents médias pour parler de mon nouveau livre («Maîtriser les démons de la Bourse»).

Sans exception, dès le départ, on me parle de la crise dans laquelle nous sommes, de comment ça va mal en Bourse, etc.

D’une certaine façon, je ne suis pas surpris. Je sais que bien des gens sont encore traumatisés par les événements de 2008-09 et que c’est normal. Ce genre d’événement a le don de rester ancré dans les esprits. Toute une génération a été traumatisée par la dépression des années 1930 et cela pourrait être le cas avec la crise de 2008.

Je suis tout de même surpris de l’ampleur du phénomène. Après tout, sur le plan économique, sans vivre le nirvana, la croissance a repris autant aux États-Unis qu’ici et dure depuis maintenant trois ans. J’imagine que les gens voient la vie en noir en raison des manchettes négatives à répétition. Lorsque le téléjournal vous parle de problèmes et de problèmes et encore de problèmes, j’imagine qu’il est facile de conclure que ça va très mal.

C’est la même chose en Bourse alors que le contraste entre la réalité et la perception est immense. Lorsqu’on me dit que la Bourse est affreuse, je suis un peu décontenancé. Après tout, les principaux indices ont gagné plus de 10% au premier trimestre; c’est le meilleur début d’année depuis 1998!. Me semble que c’est pas si mal, du moins si je compare à ce que m’offrent les certificats de dépôt, sans prétendre qu’on puisse d’une quelconque façon extrapoler les rendements de ce trimestre.

De plus, depuis trois ans, soit le creux de la crise, les principaux indices ont maintenant fait plus de 100%. Et c’était possible de faire encore mieux sans vraiment prendre de si grands risques!

Malgré cela, ça va mal à la Bourse! J’ai hâte de voir ce que feront les indices lorsque ça ira bien!

D’une certaine façon, c’est une bonne nouvelle car nous sommes loin des grands élans d’enthousiasme et d’euphorie que l’on voit souvent (voire tout le temps) lors des importants sommets boursiers.

De l’autre côté, cela démontre que l’investisseur doit se garder de se faire prendre par le climat ambiant, car cela peut affecter son jugement. Pour réussir à long terme, il faut s’immuniser autant contre les élans de négativisme que les élans d’enthousiasme.

Bernard Mooney

 

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