Distinction: l'OPA, pas vraiment une bonne nouvelle

Publié le 23/11/2011 à 09:26, mis à jour le 23/11/2011 à 09:26

Distinction: l'OPA, pas vraiment une bonne nouvelle

Publié le 23/11/2011 à 09:26, mis à jour le 23/11/2011 à 09:26

Blogue. Hier, le Groupe Distinction a accepté une offre de Birch Hill Equity Partners qui mènera à sa privatisation. Les actionnaires de la société montréalaise recevront 4,50$ par action, ce qui représente une prime de plus de 20% par rapport au cours avant l’annonce.

Autrement dit, les actionnaires réalisent un gain «rapide» de 20%, cool, n’est-ce pas ?

Hum, pas vraiment.

C’est la vision de bien des investisseurs, mais à mon avis, c’est une vision dangereuse. Si un de vos titres est l’objet d’une offre publique d’acquisition (OPA), ce n’est pas nécessairement une raison de vous réjouir.

À moins que ce soit sur un de vos titres qui n’allait nulle part et que vous auriez dû vendre de toute façon. Dans ce cas, vous avez juste été chanceux ; l’inertie paie rarement..

Par contre, si l’OPA vise un de vos titres avec le plus grand potentiel à long terme, vous avez peut-être des raisons d’être fâché, malgré votre gain.

Je n’avais pas d’actions de Groupe Distinction, spécialisée dans les services aux immeubles (entretien ménager, conciergerie industrielle, exploitation technique), mais c’est une société que je connais et que je suis d’assez près depuis quelques mois. J’ai été à sa dernière assemblée annuelle où j’ai rencontré son président Claude Bigras. Ce dernier a un plan de match intéressant pour développer Distinction à long terme.

C’est pour cela que ma réaction initiale a été la surprise lorsque j’ai vu l’annonce d’hier. Or, en lisant le communiqué, j’ai constaté que M. Bigras ne faisait que de changer de statut, continuant de développer Distinction, mais à l’intérieur de Birch Hill.

En effet, Claude Bigras, et Birch Hill formeront un nouveau partenariat avec Claude Bigras et l’équipe de direction actuelle de GDI qui détiendront ensemble environ 24% de la Société résultante, selon le communiqué. Cela me confirme que M. Bigras croit vraiment dans le potentiel de sa société, mais qu’il considère qu’il a plus de chance de le réaliser à l’intérieur d’une entreprise privée qu’à la Bourse.

Ce qui est probablement une très mauvaise nouvelle pour les investisseurs comme vous et moi. Après tout, les belles sociétés québécoises avec un bon potentiel de croissance ne courent pas les rues !

Je vous rappelle que les investisseurs à long terme ne s’enrichissent pas en réalisant des gains de 20-25%. Ils s’enrichissent lorsque leurs placements décuplent et plus encore, sur plusieurs années, ce qu’une OPA ne permet jamais.

Bernard Mooney

 

 

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