Des signaux d'alerte à suivre

Publié le 13/04/2010 à 08:27

Des signaux d'alerte à suivre

Publié le 13/04/2010 à 08:27

Blogue. Les marchés boursiers vont bien. Les principaux indices sont en forte hausse depuis mars 2009.

Assez pour semer un soupçon d’inquiétude chez l’investisseur car les aubaines se font plus rares.

Ceci dit, il y a des signaux qui peuvent servir à alerter l’investisseur que les marchés entrent dans une zone dangereuse.

Le premier signal est l’enthousiasme des investisseurs. En général, les sommets boursiers sont atteints alors qu’investisseurs et gestionnaires débordent d’optimisme. Il faut faire attention : que les investisseurs soient très optimistes ne signifient pas que la Bourse a atteint son sommet. Ce genre de climat peut durer plusieurs mois comme ce fut le cas en 1999-2000.

Actuellement, selon la plupart des indicateurs, l’enthousiasme est de plus en plus généralisé. Par exemple, l’indice AAII montre que 42,9 % des investisseurs sont optimistes quant aux perspectives boursières contre 30,4 % qui sont pessimistes. Il y a trois semaines, ces chiffres étaient respectivement 32,4 % et 34,7 % (il y avait donc plus de pessimistes).

Les taux d’intérêt peuvent également servir de signaux d’alerte. Par exemple si vous voyez les taux des obligations gouvernementales américaines à plus de 5 %, posez-vous des questions (elles sont à 3,84% au moment d’écrire ces lignes).

Encore là, des taux à 5% ne seront pas un signe d’apocalypse, bien au contraire. Ce sera un signe que l’économie n’a plus besoin de stimulation, changeant le contexte boursier.

De plus, l’écart entre les taux à long terme et court terme est un signal classique. Généralement, lorsque les taux à long terme (par exemple ceux de 10 ans) sont nettement plus élevés que ceux à long terme (par exemple ceux de 2 ans ), l’économie et la Bourse font bien. Par contre, lorsque les taux à court terme surpassent ceux à long terme, une récession s’en vient, ou du moins un ralentissement économique.

Actuellement, l’écart est de plus de 2 %, signifiant que les autorités monétaires continuent de stimuler l’économie, ce qui est positif.

Le dernier signal (il y en a de nombreux autres), c’est l’évaluation. En général, lorsque les actions se transigent à plus de 20 fois les profits, c’est un mauvais signe.

Par contre, il y a de nombreuses nuances à cette affirmation, comme les taux d’intérêt en vigueur et les perspectives de croissance des profits.

Comme nous en sommes seulement aux premiers trimestres de reprise, il est trop tôt pour s’en faire avec le ratio cours/bénéfices car le deuxième élément de ce ratio demeure trop flou.

Somme toute, je vous dirais que ces signaux indiquent qu’à moyen terme, les perspectives demeurent encore bonnes. À court terme, une correction réduirait l’enthousiasme des investisseurs….

Bernard Mooney

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