Mooney: mes conseils pour bâtir un portefeuille solide

Publié le 27/05/2015 à 09:21, mis à jour le 01/06/2015 à 12:09

Mooney: mes conseils pour bâtir un portefeuille solide

Publié le 27/05/2015 à 09:21, mis à jour le 01/06/2015 à 12:09

Photo: Shutterstock

À la suite de la publication de mon blogue sur les achats récents des meilleurs investisseurs et gestionnaires, j’ai reçu ce courriel d’un jeune lecteur:

«Je veux en apprendre de plus en plus sur la Bourse et les bonnes façons d'investir. Je me demandais si vous pouviez m'aiguiller sur des méthodes et lectures pertinentes pour, et je vous cite, "bien faire vos devoirs".»

Lorsque je mentionne que tel gestionnaire a pris une participation dans le titre ABC, ma seule intention est de fournir une idée potentielle de placement à mes lecteurs. Il ne s’agit donc pas d’une recommandation d’achat. La nuance est importante.

L’idée est, d’une certaine façon, le point de départ du processus d’investissement. Ce processus peut varier selon les approches de placement, mais dans l’ensemble je crois que les grandes lignes sont universelles.

«Faire ses devoirs» en un mot, c’est de prendre une idée extérieure et d’en faire son idée, jusqu’à la décision finale qui peut aller de l’achat immédiat au rejet catégorique.

Il faut donc commencer par jeter un œil sur la société visée, ses activités, sa performance historique, sa direction, son potentiel de croissance et son évaluation. Pour ce faire, vous avez toute l’information voulue sur le site de la société et sur les sites des organismes de réglementation, comme sedar.com au Canada et sec.gov aux États-Unis.

Ma méthode

Personnellement, je lis d’abord les plus récents communiqués de l’entreprise, surtout ceux concernant ses résultats financiers. Cela me donne une idée rapide à savoir s’il est pertinent de continuer mon analyse. Mais il ne faut pas se fier à 100% sur les communiqués qui sont en partie des documents de relations publiques.

Il y a tellement de sociétés en Bourse que ma première étape est l’élimination. Par exemple, si l’entreprise est peu rentable, ou déficitaire, ou a beaucoup de dettes, c’est suffisant pour la rejeter et passer à une autre idée.

Si je demeure intéressé, alors je passe à l’étape de l’approfondissement du dossier. Et là, il n’y a pas vraiment de raccourcis. Vous devez lire les rapports annuels et trimestriels de la société, pour étudier et comprendre ses activités. Vous devez ainsi arriver à une bonne connaissance de son historique et aussi de ses perspectives.

Vous devez aussi vous pencher sérieusement sur ses états financiers, pour évaluer la performance financière. Là aussi, il n’y a pas de raccourci et je vous recommande de prendre quelques cours de comptabilité, si vous ne maîtrisez pas ce langage. Je dirais qu’il y a là une des plus grandes faiblesses des investisseurs qui débutent, qui ont tendance à passer plus de temps à observer les fluctuations des titres en Bourse qu’à approfondir les états financiers des entreprises.

Vous devez vous mettre dans la peau d’un homme ou d’une femme d’affaires qui aimerait acheter l’entreprise visée au complet. Croyez-moi, si c’est le cas, ils passeront bien du temps à analyser les informations financières et peu sur les cotes boursières.

Vous devez arriver à connaître assez l’entreprise pour être capable de dire, «oui, j’aimerais l’acheter». Si ce n’est pas le cas, peu importe la raison, on passe à une autre idée. En passant, il peut arriver que vous ne soyez pas capable de vraiment comprendre une entreprise et/ou ses états financiers. C’est une autre raison de passer à une autre idée (et sans gêne, car même si cela fait 30 ans que j’investis, cela m’arrive encore souvent).

La dernière étape, en supposant que la société vous intéresse, est de déterminer si le prix auquel les actions se transigent est attrayant par rapport à ses perspectives. La plupart des entreprises de qualité se vendent à des prix relativement élevés. Le but est évidemment d’acheter la meilleure société au meilleur prix. La discipline et la patience sont nécessaires pour améliorer ses chances de succès.

Ce processus, que je décris rapidement et sommairement, est le cœur, l’âme et le corps de la vie quotidienne de l’investisseur. Au début, cela vous semble d’une complexité repoussante. Mais avec le temps, le savoir s’accumule et votre processus prend forme, s’approfondit et se parfait.

C’est la base sur laquelle vous érigez votre fortune boursière.

Comme lecture générale sur le sujet, je vous recommande les classiques comme «The Intelligent Investor», de Benjamin Graham et «Common Stocks and Uncommon Profits», de Philip Fisher. Du côté québécois, je serai sans gêne en recommandant mes deux livres, «Investir à la Bourse et s’enrichir» et «Maîtriser les démons de la Bourse».

Bonne chance.

Bernard Mooney

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