Comment améliorer vos rendements en 2014


Édition du 21 Décembre 2013

Comment améliorer vos rendements en 2014


Édition du 21 Décembre 2013

Un commentaire d'un stratège travaillant pour une grande firme canadienne m'a récemment frappé. Au retour d'une tournée nord-américaine au cours de laquelle il a rencontré plusieurs clients institutionnels, il écrivait : «Nous ne pouvons nous rappeler d'une fin d'année où les investisseurs étaient aussi obsédés par la direction des Bourses que maintenant.»

Une telle remarque d'une personne oeuvrant au coeur de l'industrie financière m'a surpris. Ces gens sont toujours obsédés par les fluctuations boursières à court terme. Toutefois, cela en dit long sur l'humeur des investisseurs.

J'y vois un grand danger. Car, si vous ne vous concentrez pas sur ce qui importe vraiment, vos chances de succès sont minces. C'est aussi vrai lorsque la Bourse vit des années noires qu'au moment où tout va bien.

Si vous voulez améliorer vos rendements en 2014, je vous recommande de travailler votre comportement et de faire un effort pour vous concentrer sur ce qui importe vraiment.

N'hésitez pas à regarder froidement la réalité en face. En Bourse, il ne faut pas se leurrer en se faisant croire qu'à court terme nos rendements dépendent de notre talent. C'est faux : la performance des indices boursiers détermine en bonne partie vos rendements.

Par exemple, si votre portefeuille s'est apprécié de 25 % en 2013, ne bombez pas le torse. La marée haute a favorisé les investisseurs.

Il est donc crucial de faire la différence entre votre apport et celui du marché en ce qui concerne votre performance. Ce n'est pas un exercice simple, mais ce n'est pas hors de portée non plus.

Pour y arriver, commencez par analyser votre performance et vos rendements sur plusieurs années et non à court terme. Plus vous analysez votre portefeuille sur un grand nombre d'années, plus vous diminuez le facteur chance et l'influence du marché.

Par exemple, si vous faites deux fois le rendement de l'indice S&P 500 en 2013, vous ne pouvez conclure grand-chose. Par contre, si vous réalisez une telle performance sur 10 ans, vous pouvez déduire que vous avez fait un très bon travail.

La deuxième étape consiste à analyser la performance économique de vos sociétés comme si elles étaient des filiales de votre conglomérat. Ainsi, il est crucial de mesurer l'accroissement de la valeur intrinsèque de vos titres ; c'est ce qui vous enrichira à long terme.

Une bonne manière de calculer la valeur intrinsèque est la croissance des bénéfices par action ou, si vous voulez ajouter une dimension, les fonds générés par action après les dépenses en capital.

Si vos titres ont accru leurs bénéfices de 10 % en 2013, vous pouvez estimer que leur valeur intrinsèque a augmenté d'autant. C'est le coeur de votre enrichissement ; l'autre partie s'explique par le fait que les investisseurs ont accepté de payer plus pour chaque dollar de profit. C'est bien, mais cela demeure volatil et fragile à court terme. L'important, c'est de vous concentrer sur ce que vous contrôlez, soit la performance de vos titres et non le verdict à court terme de la Bourse.

Le test de survie

Vous devez donc faire un travail d'analyse titre par titre pour déceler les sociétés qui ont déçu par rapport à vos attentes. Ces titres pourraient être vendus.

Vous devez également analyser votre performance et vos rendements en fonction des risques assumés. Et là, on entre dans un univers fondé sur des éléments intangibles. Si vous avez étudié en finance, vous avez appris comment mesurer le risque. Mais cette mesure appartient au monde académique et est inutile pour les investisseurs.

Il y a seulement deux façons de concevoir votre risque : l'effet de levier des sociétés et la solidité économique de vos entreprises. Le premier élément est simple : il s'agit de l'endettement de vos sociétés par rapport à leur capacité bénéficiaire.

L'autre est beaucoup plus difficile à estimer. Pour vous aider, je vous conseillerais de prendre chaque titre en portefeuille et de vous poser ces questions : s'il se produisait une récession sévère, comment survivrait la société ? Dans le scénario de l'arrivée d'un concurrent vorace, comment votre entreprise réagirait-elle ? En cas de départ du président d'une société en qui vous avez grandement confiance, qu'arriverait-il ?

Si vous répondez de façon positive à ces questions, dormez relativement tranquille. Par contre, des réponses négatives ou hésitantes devraient allumer des feux rouges sur votre tableau de bord. N'hésitez pas à prendre les décisions qui s'imposent si c'est le cas.

Je vous souhaite une très joyeuse période des fêtes et une année 2014 prospère.

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