Bonne décision d'IBM

Publié le 20/10/2014 à 11:05

Bonne décision d'IBM

Publié le 20/10/2014 à 11:05

(Photo: Bloomberg)

IBM, le géant des services informatiques, a publié des résultats financiers décevants et a finalement avoué qu’il n’atteindra pas son objectif d’au moins 20$ US en bénéfice par action pour 2015. Et c’est une bonne décision à mon avis.

D’abord, lorsqu’une société de l’envergure d’IBM annonce des bénéfices nets en baisse de 8% avec des revenus en baisse et aussi des marges bénéficiaires en baisse, on peut s’entendre pour dire que ce sont de mauvais résultats. Ces résultats sont de plus loin des attentes des analystes qui n’étaient pas si enthousiastes non plus.

Même la grande patronne Ginni Rometty l’a avoué en déclarant : «Nous sommes déçus de notre performance».

Il y a plusieurs trimestres qu’IBM publient des résultats, disons ordinaires. Les bénéfices sont à peu près au rendez-vous, mais les revenus déçoivent. Et pour arriver à un bénéfice par action (BPA) relativement conforme aux attentes, la société compte de façon démesurée sur les rachats, entre autres.

De nombreux facteurs affectent la performance d’IBM et la direction a avantage à ne pas se mettre la tête dans le sable. Évidemment, il y a les facteurs macro-économiques comme la faible croissance économique en Europe et la baisse de croissance dans les pays émergents. Par exemple, les marchés qu’elle appelle «de croissance», soit ceux des pays comme le Brésil, la Chine, la Russie, et l’Inde ont reculé de 7% à son troisième trimestre.

Lorsque vos marchés sur lesquels vous comptez pour avoir de la croissance reculent de presque 10% pendant un trimestre, et que vous avez la taille de IBM (des revenus de plus de 22 milliards de dollars par trimestre), vous avez un problème.

À lire également: IBM rate la cible, le titre plonge; IBM paye 1,5G$ à GlobalFoundries pour qu'il achèete ses usines à puces

IBM fait également partie de ces multinationales américaines qui sont directement victimes de la vigueur du dollar. Ses revenus et ses profits sont négativement affectés lorsque le dollar américain s’apprécie.

L’autre facette des problèmes d’IBM est liée aux transformations technologiques entre autres la migration vers le logiciel comme service et l’importance grandissante du nuage comme centre névralgique informatique.

En résumé, IBM affronte plusieurs défis importants et c’est pour cela que j’estime qu’elle a pris la bonne décision à long terme en abandonnant son objectif de réaliser au moins 20 $ US en BPA en 2015, objectif qui provient de son plan quinquennal. D’abord, il devient de moins en moins réaliste dans le contexte de sa performance cette année. De plus, oui il pourrait être réalisé, mais en sacrifiant le long terme, ce qui serait stupide.

En effet, IBM a pris plusieurs décisions positives pour ses actionnaires, comme la vente d’activités moins rentables (comme la fabrication d’ordinateurs il y a quelques années et de microprocesseurs pas plus tard qu’aujourd’hui) et l’investissement dans des secteurs de croissance. La direction doit continuer dans cette voie, sagement, même si cela peut entacher un peu les bénéfices à court terme.

Enfin, IBM doit continuer sa politique d’enrichissement de ses actionnaires, ce qu’elle a pris la peine de confirmer dans son communiqué de ce matin.

Bernard Mooney

 

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