Apple, des chiffres défiant l'imagination

Publié le 13/10/2011 à 08:50, mis à jour le 13/10/2011 à 14:53

Apple, des chiffres défiant l'imagination

Publié le 13/10/2011 à 08:50, mis à jour le 13/10/2011 à 14:53

Blogue. Lorsqu’on extrapole la performance d’Apple, on arrive à des chiffres qui défient l’imagination. C’est peut-être pour cela que le titre se vend relativement peu cher : les financiers sont sceptiques.

Apple publiera les résultats le 18 octobre prochain de son quatrième trimestre clos le 30 septembre, ce qui est toujours un événement en soi. Évidemment, les résultats seront bons, voire spectaculaires. La clé est de savoir si la performance de la société sera à la hauteur des attentes des marchés, incluant ce que dira la direction concernant ses perspectives.

Pour le trimestre, les analystes prévoient en moyenne des revenus de 29,2 milliards de dollars (G$) US et des profits par action de 7,20$ US, ce qui se compare à 4,64 $ US en 2010 pour le même trimestre, plus de 50% de croissance.

Bien des analystes sont plus optimistes, comme Kulbinder Garcha, analyste pour Credit Suisse, qui prévoit 7,44$ US et des revenus de 30,5G$ US et Jung Pak, de BMO Capital Markets, qui s’attend à 7,36$ US par action. Ce dernier prévoit des bénéfices de 33,05$ US par action en 2012 par rapport à 28$ US cette année et 15,15$ US en 2010. Le consensus prévoit 32,79$ US l’an prochain.

Peu importe lequel de ces chiffres vous utilisez, vous arrivez à un titre qui semble peu cher. À 406$ US, Apple se vend environ à 14,6 fois ses profits de cette année et 12,6 fois ceux de 2012. Et je n’ai pas tenu compte du tout de son encaisse qui provoque des frissons d’envie chez les patrons de la Federal Reserve !

Un titre avec cette évaluation dont la performance financière est exceptionnelle, cela a quelque chose de bizarre, presque dérangeant. Assez pour se demander si le marché sait des choses que le commun des investisseurs ignore.

En fait, en lisant une projection à long terme, j’ai réalisé que les chiffres sont tellement énormes qu’il est difficile de les prendre au sérieux. En effet, Kulbinder Garcha de Credit Suisse, dans un rapport publié le 12 octobre, mentionne qu’Apple a une capacité bénéficiaire à long terme de 50$ US l’action.

Ce chiffre m’a fait sursauter. Il semble tellement gros. Sauf que la société devrait faire plus de 30$ US l’an prochain, ce qui n’est pas si loin du 50$ US.

Mais ce 50$ US par action représente un bénéfice net de plus de 46G$ US (à 15 fois ces profits, la compagnie vaudrait près de 700G$ US). C’est du profit ça Monsieur. Pour atteindre ce chiffre, en supposant environ les mêmes marges bénéficiaires que cette année, Apple devra réaliser des revenus de 230G$ US ! Cela se compare à 65G$ US en 2010 et 110G$ US cette année.

Lorsque je vois de tels chiffres, quelque chose en moi me dit : «ça n’a pas de bon sens», laissant poindre l’idée que quelque chose va survenir pour briser ce momentum historique.

Je ne sais pas quoi, mais il me semble que lorsqu’une chose est trop fantastique pour survenir, et bien, quelque chose arrive pour faire en sorte qu’elle ne survienne pas.

Qu’en pensez-vous ?

Bernard Mooney

 


Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.