Année difficile pour les hedge funds

Publié le 15/01/2014 à 10:35, mis à jour le 15/01/2014 à 12:26

Année difficile pour les hedge funds

Publié le 15/01/2014 à 10:35, mis à jour le 15/01/2014 à 12:26

Photo: Bloomberg

Si on se fie à une compilation réalisée par le magazine Bloomberg, les gestionnaires de hedge funds n’aiment pas beaucoup le marché haussier. En effet, ils ont de la misère à suivre la parade.

Dans sa liste des 100 meilleurs fonds de couverture avec plus d’un milliard sous gestion, Bloomberg mentionne que seulement 16 ont mieux fait que l’indice S&P 500 pour la période couvrant les 10 premiers mois de 2013.

Il est vrai que le meilleur, Glenview Capital Opportunity Fund, avec un rendement de 84,2%, a mis le marché dans sa poche (le S&P a fait 25,3%).

Par contre, en moyenne, ces 100 fonds ont procuré un rendement de seulement 6,9%. Ce qui fait qu’en réalité, comme vous ne savez pas avant lequel de ces fonds fera mieux que les autres et le marché, vous avez peu de chance d’avoir sélectionné le fonds de Glenview.

Et vous n’avez aucune idée non plus quant à savoir si ce fonds continuera à surperformer cette année!

Selon Bloomberg, la dernière fois que les fonds de couverture ont surperformé le S&P 500, c’est en 2008, alors qu’ils avaient reculé de «seulement» 19% par rapport à une dégringolade de 37% pour l’indice. Avant de crier au héros, n’oubliez pas que dans le genre de marché de 2008, la possibilité d’augmenter son encaisse (ce que, évidemment, un indice ne peut faire) est un avantage.

Jusqu’à ce que le marché sorte de sa tendance baissière alors que le fait d’avoir de l’encaisse est un désavantage.

Il semble, à en juger par la performance de l’ensemble des gestionnaires, que ces derniers aient sous-estimé le marché haussier. Il faut dire que lorsque la Bourse connaît des années comme 2013, ceux qui ont de l’encaisse et qui vendent à découvert nagent à contre-courant.

Le tableau le plus éloquent publié par Bloomberg est à mon avis celui des hedge funds les plus rentables. Pourquoi? Parce que vous y retrouvez au sommet certains des fonds les moins performants de l’an dernier, ce qui n’a pas empêché leurs dirigeants de passer à la caisse.

Par exemple, Ray Dalio, célèbre gestionnaire de Bridgewater Associates, a réalisé un rendement de seulement 6% en 2013 avec son fonds Pure Alpha II. Or, c’est le plus rentable, générant des frais et honoraires de 897,4M$ US l’an dernier. Ses clients paient 2-3% de l’actif plus 2% des profits réalisés.

Je me mets dans la peau des clients, principalement des grandes institutions et caisses de retraite, qui auraient fait beaucoup plus d’argent dans un FNB facturant 0,1% et moins, et il me semble que je serais moins gêné.

Qu’en pensez-vous?

Bernard Mooney

 

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