Entrées en Bourse au Québec: on récolte ce qu'on sème

Publié le 04/11/2014 à 09:49

Entrées en Bourse au Québec: on récolte ce qu'on sème

Publié le 04/11/2014 à 09:49

[Photo : Shutterstock]

Le Journal Les Affaires publie cette semaine un intéressant dossier sur la rareté des premiers appels publics à l’épargne (PAPE) au Québec, sous la plume de François Normand, qui mérite des félicitations.

Le phénomène est réel, important et peu discuté. Il y a une paucité inquiétante de nouvelles sociétés québécoises qui font leur entrée en Bourse. C’est vrai depuis quelques années, mais c’est aussi vrai depuis encore plus longtemps. On pourrait même avancer que le Québec financier ne s’est jamais vraiment remis de la bulle du RÉA, qui a explosé en mille miettes en 1987.

J’ai écrit de nombreuses fois sur les PAPE, d’abord pour mettre en garde les investisseurs, car il s’agit très souvent de mauvais placements. Mais, il est clair que sur le plan économique, les PAPE sont très importants. Et leur apport est souvent mal compris et très sous-estimé.

Prenons le RÉA comme exemple. J’ai déjà écrit pour critiquer ce régime, qui a ouvert la porte à bien des abus. Mais avec le grand avantage du recul, ses retombées sont fascinantes. Oui, il y a bien eu des sociétés québécoises qui sont devenues d’importantes entreprises actives dans le monde entier. Il suffit de mentionner des noms, évidents, comme le Groupe CGI (Tor., GIB.A) et Alimentation Couche-Tard (Tor., ATD.B) pour s’en convaincre.

Mais plus loin et moins évident, il y a toute une génération financière qui a germé et qui contribue encore à notre essor économique.

Je me rappelle à mes débuts au Journal, en 1986, je consultais régulièrement deux analystes tout frais sortis de l’université. Ils contribuaient souvent à mes articles sur les titres québécois, entre autres dans le secteur des ressources. Leur nom: André Gaumond et Gaétan Morin.

Trente années plus tard, le premier est président de Mines Virginia et est généralement reconnu comme un des meilleurs au monde dans son domaine. L’autre, après avoir entre autres géré un fonds de capital de risque dans le secteur minier, est président du Fonds FTQ.

Wow, n’est-ce pas?

Et en fin de semaine, je me suis mis à réfléchir au fait que le RÉA avait aussi joué un rôle dans mon entrée dans le monde du journalisme financier. En effet, si Jean-Paul Gagné, rédacteur en chef du Journal Les Affaires à cette époque, m’a donné la chance de faire mes preuves, alors que je n’avais aucune expérience et aucune formation dans le domaine, c’est en raison de l’explosion de la demande d’information financière provoquée en grande partie par l’effervescence du RÉA.

La faute à la réglementation excessive

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.