Voici trois gestes à poser par le CRTC pour régler le cas du sans-fil canadien

Publié le 24/10/2018 à 06:30

Voici trois gestes à poser par le CRTC pour régler le cas du sans-fil canadien

Publié le 24/10/2018 à 06:30

(Pexels)

Hier à Gatineau se sont ouvertes des audiences fort intéressantes pour l’industrie du sans-fil en particulier et des télécommunications canadiennes en général. Les huit commissaires du CRTC se sont présentés pour entendre des intervenants venus discuter des pratiques de ventes souvent qualifiées de musclées, parfois même de trompeuses par plusieurs consommateurs et groupes de défense des consommateurs partout au pays.

Comme on le faisait remarquer à la radio lundi, après le hockey, se plaindre de l’offre et du coût de ses services de télécommunications est probablement devenu le deuxième sport national au Canada.

Ce qui fait que quand on demande au public de commenter si et comment ils se sentent floués par leur fournisseur de services de télévision et de téléphonie, on en voit passer de toutes les formes et de toutes les couleurs.

Pour ne pas égarer le CRTC dans un fouillis de complaintes en tout genre, gardons ça simple. Voici trois mesures qui pourraient être appliquées dès aujourd’hui, et qui régleraient une bonne partie de la question une fois pour toutes. 

Mettons fin aux frais excédentaires

Les frais excédentaires sont une véritable petite mine d’or pour les fournisseurs de services sans-fil. C’est la surcharge appliquée aux utilisateurs qui dépassent les limites de leur forfait, surtout du côté de l’internet mobile.

En 2017, dans son Rapport de surveillance des communications, le CRTC indiquait que «6% des revenus tirés des données mobiles par les fournisseurs canadiens proviennent directement des frais excédentaires imposés aux clients qui débordent de leur allocation mensuelle». En gros, ça équivaut à 720 millions $.

Ces frais excédentaires ont-ils leur raison d’être? Le septième gigaoctet d’un forfait en comptant déjà six coûte-t-il vraiment plus cher au fournisseur? Pourtant, Bell et Rogers ont haussé leurs frais excédentaires de 40% l’an dernier.

Comme Internet à la maison, le réseau mobile a une capacité limitée. La demande en bande passante ne cesse de croître, au pays, ce qui coûte cher aux fournisseurs. Pourtant, depuis quelques années, on a vu émerger des forfaits d’accès à Internet illimités partout au pays. Et c’est le CRTC lui-même qui a dû imposer une baisse allant jusqu’à 90% des prix de gros dans ce marché.

Mettre fin aux frais excédentaires dans le sans-fil ne signifie pas la naissance d’un Internet mobile illimité. Mais au moins, payer le même prix par gigaoctet, peu importe le nombre utilisé, serait un pas dans le bon sens.

À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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