Notre test du Pixel XL de Google: Apple et Samsung menacés?

Publié le 18/10/2016 à 00:01, mis à jour le 18/10/2016 à 14:03

Notre test du Pixel XL de Google: Apple et Samsung menacés?

Publié le 18/10/2016 à 00:01, mis à jour le 18/10/2016 à 14:03

Par Alain McKenna

Google a mis la barre haut en dévoilant les Pixel et Pixel XL. Peut-être trop haut. A-t-on oublié le vieux dicton? «Underpromise, overdeliver.»

Depuis quelques jours, le 4 octobre était à l'agenda. C'était jour de grande première, avec mot-clic à la clé: #madebygoogle. Exit les appareils Nexus fabriqués en sous-main par des tiers! Place aux appareils Pixel fabriqués… par des tiers! Mais entièrement conçus, matériel et logiciel, par Google (Google ne contribuant qu'aux outils logiciels des Nexus).

Depuis, on a eu la chance de recevoir et d'essayer un exemplaire du Pixel XL, avec écran de 5,5 pouces. C'est le plus grand des deux modèles lancés par Google. Outre la pile, plus imposante à 3450 mAh, la fiche technique est identique dans les deux cas: processeur Snapdragon 821 de Qualcomm, 32 ou 128 go de stockage interne, port USB-C, et Android 7.1 Nougat.

Google insiste sur cinq caractéristiques pour démarquer son appareil du iPhone, le principal rival dans la mire, ou Samsung, si la débâcle du Galaxy Note 7 vous incite à chercher ailleurs: le Google Assistant, le meilleur appareil photo sur mobile, un stockage en nuage illimité pour photo et vidéo réalisées sur Pixel, l'application Google Duo et un éventuel casque de réalité virtuelle, le Daydream View.

La fiche technique inclut une prise 3,5 mm pour casque audio, mais pas de haut-parleurs stéréophoniques, par contre. Ni de recharge sans fil. Pas de fente Micro SD non plus.

Pour un acheteur québécois, les fonctions photographiques sont les seuls éléments qui distinguent cet appareil. La migration soi-disant accélérée des données d'un ancien appareil aussi, si ça fonctionne bien pour vous–deux tentatives, avec un appareil Motorola puis un iPhone, ont échoué–. On pourrait ajouter Google Duo à la liste, mais l'application d'appels vidéo est offerte à tous sur Android et iOS.

En ce qui concerne l'assistant numérique Google Assistant, il ne fera pas le saut au français avant plusieurs mois. La réalité virtuelle, de son côté sera disponible seulement plus tard cet automne–avant Noël assurément– moyennant 100$ de plus.

«Ok Google, what can you do

Google Assistant demeure donc exclusif à la langue de Shakespeare. Pour le moment, à tout le moins. Et comme Siri (Apple) ou Alexa (Amazon), on l'active d'une simple commande vocale: «Ok Google». En français, l'assistant vocal n'a pas évolué par rapport aux versions précédentes d'Android.

Dommage, car la fonction de reconnaissance vocale de l'appareil est impeccable, dans les deux langues. Les résultats sont évidemment bien plus attrayants en anglais, et Google, qui partait un peu en retard dans le créneau des assistants numériques vocaux, semble arriver kif-kif avec un assistant capable de suivre le fil de la conversation sur plusieurs sous-questions («Quand joue le Canadien de Montréal? Contre qui? Dans quel édifice? Qui est dans les buts? Etc.»)

Mais encore: en anglais seulement. Si c'est un service essentiel pour vous et que le français vous importe, le Pixel ne remplit pas sa promesse.

Google Photos: du bon et du moins bon

Avec Google Photos, on peut déjà stocker gratuitement sur Google Disque des versions «de haute résolution» de toutes les photos prises avec n'importe quel téléphone Android (et même iOS). Le Pixel enlève la limite de taille (établie à 16 mégapixels), mais son appareil photo fait 12,3 mpx. Et il stocke aussi les vidéos. Bye bye iCloud!

Les services en nuage sont là où Google rayonne le plus. Le Pixel en bénéficie grandement. Pour mousser des appareils au prix de détail passablement élevés (comme plusieurs rivaux, d'ailleurs), on aurait aimé en avoir un peu plus: pourquoi pas combiner Google Photos à une offre musicale (Play Musique), et à plus de stockage sur Google Disque? De quoi jouer dans les pattes d'Apple, Spotify et même Microsoft tout à la fois…

Côté photo, Google a claironné haut et fort que le Pixel possédait le meilleur capteur sur mobile, surpassant l'iPhone dans les tests DxOMark Mobile de DxO, reconnus dans l'industrie. On s'attendait donc à quelque chose frisant la perfection, mais on n'y est pas vraiment.

Les photos extérieures, de jour, sont nettes et détaillées, mais ne sont pas très vives. Les couleurs sont fades. Pas seulement «fidèles à la réalité», non. Fades. Dans l'ombre, de soir, à l'intérieur, les photos sont floues. Malgré la stabilisation intégrée tant vantée par Google. L'appareil compense en luminosité et perd en détails, là où l'iPhone 7, par exemple, renforce les détails tout en conservant les couleurs vives sans être exagérées.

On ne doute pas de la qualité du matériel photographique encastré dans le joli boîtier du Pixel. Mais il faudra travailler sur le traitement de l'image dans des conditions un peu moins qu'idéales, car le résultat est sous les attentes, qu'on avait élevées, vu l'emphase de Google sur ce détail.

Alors, j'achète ou pas?

C'est la question que me posera sans doute mon collègue Daniel Germain en arrivant au bureau demain matin. C'est peut-être celle que vous vous posez également. Google n'a pas caché son désir de se positionner en tête du peloton, avec Apple et Samsung. Avec l'expertise tirée de l'aventure Nexus, qui nous a donnée plusieurs bons appareils, d'autres médiocres, on peut espérer que ce sera le cas.

Mais pas maintenant. Pas au Québec. À moins de ne pas craindre la déception causée par plusieurs promesses qui ne sont pas tenues du côté d'un Google Assistant unilingue anglais, d'un appareil photo décevant, et même des outils de migration faillibles.

Au moins, Android 7.1 Nougat et l'interface Pixel sont une mise à niveau rafraîchissante du logiciel. Et l'autonomie du Pixel XL est très bonne: près d'une journée et demie durant nos essais (ce qui s'est avéré utile, puisqu'on avait oublié l'adaptateur USB-C à la maison la veille…).

Est-ce suffisant pour faire passer un prix de détail se situant entre 900$ (le Pixel à 32 go) et 1200$ (Pixel XL à 128 go), ou de 200$ à 500$ avec forfait? On vous laisse en juger. Mais, vu du Québec à tout le moins, Google ne livre pas toutes les promesses faites le 4 octobre dernier.

Google Pixel

Téléphone à système Android 7.1 Nougat

Affichage AMOLED QHD de 5 ou 5,5 pouces (Pixel XL)

Processeur Snapdragon 821 de Qualcomm avec 4 go de mémoire vive

Appareil photo (arrière) de 12,3 mégapixels

32 ou 128 go de stockage

Chargement par USB-C (adaptateur USB-A/USB-C inclus dans la boîte)

À partir de 900 $

 

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