Paparide s'attaque à Uber, Bixi et Communauto… En même temps!

Publié le 12/07/2016 à 11:42

Paparide s'attaque à Uber, Bixi et Communauto… En même temps!

Publié le 12/07/2016 à 11:42

Paparide Network.

BLOGUE. Voitures, vélos et stationnements privés sont inutilisés durant plus de 90 % de leur vie utile. L'entrepreneur montréalais Ayoub Mouliya y voit un potentiel énorme qui pourrait propulser l'économie de partage au prochain niveau.

Le jeune homme vient tout juste de fonder Paparide Network, une série de quatre applications qui seront lancées avant la fin de l'été, et qui rivalisent, tour à tour, avec les services déjà connus de covoiturage, de location de voitures à court terme, d'emprunt de vélo et de stationnement public. Nommez-les tous: Uber, Bixi, Stationnement de Montréal… Alouette!

Avez-vous dit économie de partage?

«On le voit, les solutions actuellement en place pour améliorer l'état de la congestion urbaine sont loin d'être parfaites. Ce que je propose, c'est d'aider à diminuer le nombre de véhicules sur nos routes, avec un groupe de services qui sont complémentaires un avec l'autre», explique M. Mouliya, ajoutant «qu'il sera possible pour les utilisateurs de générer des revenus supplémentaires grâce à ces services, ce qui est toujours agréable.»

Ainsi, Paparide permettra aux automobilistes intéressés de louer leur voiture à des tiers, ou inversement. Paparide Share offrira du covoiturage, et Papapark permettra de louer son espace de stationnement privé à d'autres. Papabikes ajoute à cela la location de vélos à plus ou moins long terme (par blocs de 6 heures, d'une journée, d'une semaine ou d'un mois).

Les tarifs sont minimes et négociables, et Paparide se réserve 15 pourcent du montant. Le reste va dans les poches du locateur.

L'entreprise sort de trois mois d'essais privés. Tout cela deviendra réalité si la jeune pousse parvient à convaincre des investisseurs pour soutenir ces projets.

La clé: bâtir la confiance

La sous-utilsation du parc automobile, du parc de vélos et du parc d'espaces de stationnement ne fait aucun doute. À l'échelle mondiale, les statistiques sont ahurissantes: de 60 à 98 % de leur vie utile est pour ainsi dire gaspillée. Quand on n'est pas sur son vélo ou dans son véhicule, ils ne servent à rien. Même chose pour un stationnement si personne ne l'occupe…

Un service ciblant les entreprises pourrait s'avérer fort prometteur. Des hôtels pourraient louer des vélos à leurs clients ou aux voisins. Les campus pourraient louer de l'espace de stationnement à des tiers. Des entreprises pourraient organiser un service multimodal (auto, vélo, covoiturage) à leurs employés, ce qui assurerait un minimum de fiabilité au système.

Car il semble assez évident qu'un tel modèle d'affaires repose lourdement sur le lien de confiance entre les utilisateurs. Qui me dit que mon vélo ne sera pas volé par un éventuel locataire?

En attendant de mettre en circulation des systèmes de verrouillage et de repérage télématiques pouvant fonctionner avec ses applications (pensez à un cadenas à vélo à connexion cellulaire pouvant être commandé à distance; pas de farce, ça existe), Paparide mise sur les mêmes outils qu'Uber et BIxi pour authentifier les utilisateurs.

L'entreprise assure aussi les véhicules durant leur période de location. Et de façon générale, les services de partage similaires déjà établis en Europe semblent indiquer que les utilisateurs sont plus soigneux que ceux qui louent auprès de sociétés spécialisées.

Et pour la qualité du service, comme bien d'autres applications, un système d'évaluation reposant sur les commentaires des utilisateurs sera mis en place. Un mauvais locataire sera rapidement identifié comme tel…

Économie du partage 2.0

Comme l'intelligence artificielle, l'économie du partage est une expression-valise dans laquelle on fourre un peu tout et son contraire. C'est un terme à la mode, qui permet de jouer avec des modèles d'affaires où l'utilisateur en retire des sous.

On le voit avec Uber, ça a du bon et du moins bon, puisqu'il arrive un stade dans la croissance de ces services où du partage au cas par cas, par des utilisateurs ad hoc, remplacent des industries où les emplois et les salaires étaient jusque là garantis.

Évidemment, des startups comme Paparide sont loin d'avoir atteint ce niveau. Et d'ici là, il y a certainement place à optimiser l'usage qu'on fait de nos différents moyens de transport, en ville et en banlieue. Reste à voir si les investisseurs vont embarquer dans le projet…

 

À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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