Pourquoi mon fournisseur internet coûte si cher et pourquoi ça va changer

Publié le 11/10/2016 à 16:27

Pourquoi mon fournisseur internet coûte si cher et pourquoi ça va changer

Publié le 11/10/2016 à 16:27

(Image: Shutterstock)

Parfois, le CRTC prend des décisions à la faveur du consommateur. Ça a été le cas la semaine dernière.

On savait déjà que les services de communication, incluant l'accès à Internet, coûtaient cher, au Canada. La semaine dernière, j'ai fait la tournée de quelques médias pour mousser la sortie de mon bouquin, intitulé Mon téléphone me coûte (vraiment) trop cher, et la première question qu'on m'a posée, systématiquement, c'est: «pourquoi est-ce que ça coûte si cher au Canada?»

La réponse donnée par le CRTC la semaine dernière, dans le cas de l'accès à Internet, est navrante: «Les grandes compagnies n'ont pas respecté les principes et méthodes acceptés» dans l'établissement de leur structure de coûts. Autrement dit, ils ajoutent des frais là où il n'y en a pas, trichent, exagèrent.

Ça va coûter moins cher

L'organisme fédéral juge donc que les principaux fournisseurs de services internet (FSI) canadiens chargent trop cher aux revendeurs indépendants qui achètent «en gros». Les FSI ciblés sont Bell, Cogeco, MTS, Rogers, Sasktel, Shaw, Telus et Vidéotron. Résultat: il établira des tarifs provisoires, et surtout, à la baisse, afin d'aider les indépendants à offrir des services plus compétitifs.

La nouvelle est passée en douce la semaine dernière, mais certains fournisseurs indépendants, pressés de réviser leur carte de tarifs, avaient déjà ajusté leurs forfaits aussi tôt qu'à la fin septembre.

Ebox, anciennement Electronic Box, à Longueuil, a ainsi révisé à la hausse les limites mensuelles de données pouvant être téléchargées ou téléversées, et pas qu'un peu: l'augmentation varie entre 30 et 33 % par mois, selon les forfaits. Ebox a confirmé au quotidien La Presse, la semaine dernière, qu'il allait en plus revoir ses prix à la baisse.

De 2000 $ à… 395 $

Ce ne sera pas le seul FSI indépendant à procéder de la sorte. Car les réductions qu'impose le CRTC sont imposantes. Elles varient entre 40 % et 90 %, selon le type de tarification (le frais d'accès par utilisateur ou la bande passante). Ainsi, un fournisseur (on vous laisse deviner lequel) qui facturait 2000 $ par tranche de 100 mégabits-seconde aura désormais une limite imposée à 395 $.

Les prix risquent donc de baisser aussi pour les consommateurs, mais on présume assez aisément que les forfaits pour entreprises, qui sont dans l'ensemble de plus grands consommateurs de bande passante, seront aussi affectés à la baisse.

Cette nouvelle tarification entrera en vigueur le 7 novembre prochain, de façon provisoire. Le CRTC imposera une tarification définitive sous peu.

On sait maintenant pourquoi la tarification en gros pour l'accès à Internet est si élevée. Reste à nous expliquer pourquoi c'est la même chose du côté du sans-fil, de la téléphonie résidentielle, et de la télévision… Car sans grand effort, dans le bouquin dont je vous parlais d'entrée de jeu, j'arrive à 2000 $ d'économies annuelles, pour ces trois autres services.

À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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