La Surface Go de Microsoft : «C'est quoi ça, un ordinateur?»

Publié le 24/08/2018 à 10:00

La Surface Go de Microsoft : «C'est quoi ça, un ordinateur?»

Publié le 24/08/2018 à 10:00

Duel de poids plumes: iPad Pro d'Apple vs Surface Go de Microsoft. (Photo: Alain McKenna)

Dans la publicité d’Apple pour son plus récent iPad, une fillette se pose une question à laquelle répond la Surface Go de Microsoft. On a mis la main au clavier (détachable) du diminutif appareil mobile de Redmond ces derniers jours, et voici nos premières impressions, en cinq temps.

Ceci n’est pas une tablette

Dès l’ouverture de la boîte, on sent que Microsoft s’attaque directement au iPad. L’appareil est emballé de la même façon que son rival de Cupertino. On y clique l’étui-clavier (vendu à part, mais plutôt essentiel) et on obtient un petit appareil qui s’avère le jumeau d’un iPad Pro. Avec port USB et fente pour carte Micro SD en prime…

Physiquement, ça se ressemble. Côté logiciel, Windows 10 n’est pas un environnement «mobiles» comme peut l’être iOS. Même en mode tablette, le logiciel et les applications de la boutique Windows s’avèrent moins naturelles à utiliser sans un clavier ou une souris que leurs contreparties pour iOS. L’opposé vaut aussi : les suites logicielles axées sur la productivité (Adobe Creative Cloud, Office, etc.) sont plus à l’aise dans ce contexte que dans un environnement allégé comme iOS.

Ajoutez un stylet (une autre dépense!) et la Surface Go réagit comme les autres Surface, s’allumant automatiquement en mode prise de notes quand on double-clique le bouton au haut du petit accessoire. Ce dernier peut aussi agir comme télécommande pour commander un diaporama, au besoin…

Ceci n’est pas un ordinateur de bureau

La béquille ajustable permet d’asseoir la Surface Go n’importe où, que ce soit sur ses genoux, sur une table ou sur le siège à côté de soi. Le clavier se colle au bas de l’affichage pour s’élever en pente, ce qui rend son utilisation plus naturelle, même si son format réduit demande un temps pour s’y faire.

Dans sa plus récente mouture, Windows 10 est assez bien ficelé, et le logiciel en version bureau fait bien dans ce format à écran de 10 pouces. Ça rappelle un peu les netbooks d’une autre époque, sensation renforcée par le processeur Pentium d’Intel qui anime la bête, lentement mais sûrement. La puissance brute n’est pas très élevée, ce qui paraît dans le temps d’ouverture des logiciels un peu plus costauds (même Spotify semble prendre son temps…).

L’autonomie de la Surface Go est correcte, sans plus. On peut en extraire un peu plus d’une demi-journée de travail sans la brancher. Pour faire le plein, notez que Microsoft propose deux options : son bloc d’alimentation avec un connecteur propriétaire (comme les autres Surface), ou par USB-C (ce qui va quand même assez vite).

Tout passe par le USB-C

Moyennant 260$, Microsoft propose une brique appelée Surface Dock, qui fait le pont entre ses appareils Surface et les éventuels moniteur, clavier et souris d’appoint qui les transforment en poste de travail complet. Moyennant un petit adaptateur USB-C, vous pouvez éviter cette dépense et obtenir le même résultat.

À preuve : j’écris cet article sur mon propre poste de travail, via une Surface Go reliée à ses périphériques grâce au même adaptateur USB-C («Lightning 3», pour parler la langue d’Apple) qu’un MacBook. L’adaptateur trois-en-un offre une entrée USB classique (pour le duo clavier-souris), une sortie HDMI et un port USB-C auquel se connecte un bloc d’alimentation.

À une autre époque, il aurait fallu trouver, puis installer les bons pilotes au cas par cas pour que tout ça finisse par fonctionner. Plus tôt cette semaine, je n’ai eu qu’à tout connecter et tout a fonctionné du premier coup, après une trentaine de secondes.

On dira ce qu’on voudra des produits Microsoft, ce seul détail illustre quand même la façon dont Redmond a évolué, ces dernières années.

Windows, le meilleur ami d’Android…

En fait, la culture de Microsoft est aux antipodes de ce qu’elle était il y a dix ans à peine. À tel point qu’aujourd’hui, un PC Windows est probablement le meilleur ami de votre mobile Android. Il suffit de passer par l’application Cortana pour Android afin que les alertes reçues sur son téléphone soient transmises en même temps à l’écran du PC (ou de la Surface Go, dans ce cas-ci).

On peut aussi lire, puis répondre à ses textos à l’écran.

Évidemment, les inconditionnels des produits Google préféreront un Chromebook, un ordinateur animé par un système signé Google, justement. L’objectif de la Surface Go étant d’inciter ces derniers à délaisser le Chromebook au profit des produits Microsoft, disons que l’effort est louable… et que la surprime pour troquer Chrome OS pour Windows 10 n’est pas aussi élevée qu’elle l’était il y a quelques mois à peine. 

Cortana n’est pas enterrée

Parlant de Cortana, l’assistante numérique et vocale de Windows et de Microsoft, celle-ci est un peu plus intégrée dans les dernières versions de Windows 10. On n’avait pas eu à paramétrer de nouveau PC depuis quelques mois, alors c’est une surprise de la retrouver en charge de tout le processus d’initialisation de la Surface Go (processus qu’on suppose être le même sur tous les PC animés par Windows 10…).

Malgré qu’elle n’ai pas la réputation d’une Assistante Google ou d’une Alexa, Cortana a une capacité à comprendre le langage naturel (incluant le français à l’accent québécois) qui est difficile à battre. Cortana n’a pas encore d’enceinte connectée où elle pourrait vivre en solitaire, alors on y accède seulement à partir d’un ordinateur personnel ou d’une console Xbox.

Mais on peut laisser son PC allumé et prêt à réagir à un simple «Hé Cortana!», ce qui laisse présumer que Microsoft a encore des plans de ce côté, pour ne pas se laisser dépasser par ses autres rivaux de la côte ouest.

Naturellement, tout ça laisse la porte ouverte à de futurs nouveaux produits signés Microsoft, qu’ils soient sous l’enseigne Surface ou pas. Outre une éventuelle enceinte connectée animée par Cortana, on peut difficilement croire que Microsoft ne regarde pas avec attention le marché des téléphones intelligents.

Tout, sur la Surface Go, pointe en ce sens, allant du système Windows S (limité aux applications du Windows Store) au format réduit de l’appareil. Mais contrairement à Apple, qui voit dans son iPad le prolongement de son iPhone, Microsoft semble plutôt voir dans ses tablettes le prolongement de ses PC.

On se demande comment s’en tirerait un ordinateur de poche à écran de 6 pouces animé par Windows 10…


Microsoft Surface Go

PC hybride à système Windows 10 S

Écran tactile de 10 pouces (1800 x 1200 pixels)

64 go de stockage (fente Micro SD)

Jusqu’à 9 heures d’autonomie

Port USB-C, sortie audio 3,5 mm, port d’alimentation Surface

Caméra Windows Hello (avant), camera 8 mégapixels à l’arrière

Étui-clavier et stylet vendus séparément

À partir de 529$

 

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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