Internet des objets: quand les objets connectés se prennent en mains…

Publié le 28/04/2016 à 12:48

Internet des objets: quand les objets connectés se prennent en mains…

Publié le 28/04/2016 à 12:48

BLOGUE. Les fameux objets connectés pouvant être commandés à distance commencent à s'organiser, et on commence à entrevoir le jour où ils n'auront finalement plus besoin de nous pour dialoguer.

C'est ce que promettent Samsung et quelques dizaines de ses partenaires, réunis à San Francisco pour une conférence de quatre jours appelée, tout simplement, la Samsung Developers Conference. C'est du moins la trame de fond qui ressort du grand nombre de petites annonces faites cette semaine. Ça comprend l'arrivée du portefeuille numérique Samsung Pay au Canada avant Noël, le lancement imminent d'un module pour l'auto permettant d'en voir l'état sur son téléphone en tout temps, et la confirmation des derniers détails à propos de sa caméra Gear 360 permettant de créer ses propres vidéos à 360 degrés, qui sera officiellement mise en vente au cours du weekend.

À travers tout ça, donc, des sociétés comme ADT, Bose, Honeywell et Philips présentent leurs propres appareils connectés à internet. Rien de bien nouveau au premier coup d'oeil: des ampoules WiFi, des caméras de sécurité WiFi, etc. Chacune possède sa propre application mobile, son propre service web, ainsi de suite.

Et c'est là la nouveauté: bientôt, ils seront tous reliés à une seule et même plateforme logicielle en nuage, ce qui permettra aux concepteurs de logiciels et d'applications qui le désirent bien «d'enfin faire communiquer entre eux des appareils qui n'ont jamais été destinés à se parler», comme le résume si bien Injong Rhee, un professeur universitaire devenu chef de la R-D sur l'internet des objets (ou «IoT», pour «l'Internet of Things») chez Samsung.

Chez amsung, cette plateforme s'appelle Artik Cloud. Elle s'apparente à un site comme IFTTT.com, où on peut programmer des actions en fonction d'alertes émises par divers appareils WiFi ou services web, mais est réservée aux concepteurs d'applications qui désirent tisser des liens entre divers appareils hétéroclites.

IFTTT propose au public de tout programmer soi-même, Artick Cloud propose aux développeurs de le faire à leur place.

Autrement dit, lorsque votre caméra de sécurité WiFi signée Netgear, perchée dans un arbre à la maison, détectera un mouvement suspect (qui n'est pas causé par un écureuil maladroit), elle pourra envoyer une note aux ampoules Philips Hue de votre salon, qui s'allumeront aléatoirement, et à la radio Bose de la cuisine, qui entonnera le tube de l'heure. Tout ça pour donner l'impression que quelqu'un est à la maison, faisant fuir l'éventuelle menace extérieure. Et sans aucune intervention de votre part. 

Ça peut aller plus loin: approchant votre entrée de garage, votre voiture pourrait envoyer le signal à votre porte d'entrée de se déverrouiller, comme ça pas besoin de sortir de clé de votre poche. Ou à l'inverse, quand vous quitterez pour le bureau, votre lave-vaisselle pourra lancer un cycle de lavage automatiquement.

C'est sérieux! La firme Gartner prédit d'ailleurs qu'on comptera pas moins de 21 milliards d'appareils connectés sur la planète en 2020. Ce qui est beaucoup plus que les 3,4 milliards de téléphones intelligents actuellement en circulation dans le monde. Et bientôt, ils n'auront plus besoin de nous pour communiquer entre eux.

Vous comprenez maintenant pourquoi Samsung souhaite se positionner comme un leader dans ce marché émergent…

Samsung Developers Conference: pourquoi?

Mais quand même. Pourquoi une telle conférence signée Samsung? Parce que si Apple, Google, Facebook et Microsoft le font, pourquoi pas Samsung? C'est la troisième édition de cet événement quasi-annuel (ils ont sauté une année en 2015) et, s'il faut en croire le fabricant coréen, les 4000 visiteurs qui ont payé pour venir assister aux séances d'information et aux panels techniques cette année en font un succès sur toute la ligne.

La question demeure: qu'est-ce que Samsung offre de plus à sa conférence que Google IO ne propose pas? Un accès exclusif à sa plateforme logicielle Tizen? Des conseils précieux dans l'intégration d'électroménagers dans des applications mobiles? Un t-shirt gratuit?

Oui, oui. Et oui. Samsung compte pour la plus importante part des quelques 3 milliards d'appareils mobiles à système Android, qui représentent pour leur part 80 % du marché de la téléphonie mobile dans le monde. Et même si la plateforme Android est ouverte à tous, Samsung joue la carte de son «écosystème d'appareils, d'applications et de services» pour essayer de prendre un peu d'avance dans cet univers connecté.

Injong Rhee le résume simplement: «La clé, c'est la programmation. Et de plus en plus, la programmation (le «code») est partout: téléphones, téléviseurs, montres, voitures, maison… partout. Et on doit être là.»

À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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