Google Home Max: adieu Gibson, Sonos, Bose…

Publié le 16/05/2018 à 09:00

Google Home Max: adieu Gibson, Sonos, Bose…

Publié le 16/05/2018 à 09:00

Le Google Home Max. (Photo: Alain McKenna)

La nouvelle de la mise en faillite éventuelle du fabricant de guitares Gibson, il y a deux semaines, a fait beaucoup de bruit. La raison est pourtant simple : désireuse de se diversifier, l’entreprise a dépensé de grosses sommes dans l’achat de marques comme Onkyo et TEAC, un pari qui tombe à plat tandis que la mode dans le marché de la musique se déplace vers des systèmes plus compacts et plus connectés.

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On comprend le cruel manque de chance (ou de flair, c’est selon) de Gibson à la simple installation du Google Home Max, la plus grosse enceinte connectée que Google met officiellement en marché aujourd’hui même au Canada. À un prix de 500$, l’appareil n’est pas donné, mais il coche plusieurs des items de la liste des essentiels pour attirer une clientèle variée, oscillant entre audiophiles branchés, cracks de domotique ou simples consommateurs en quête d’un système de son compact et performant.

Le son en tête

Dans un format comparable, le Sonos Play:5 est une autre option encore plus coûteuse, à 650$. Il est un peu plus costaud, mais n’est compatible avec Alexa, la commande vocale d’Amazon, que via une enceinte Echo additionnelle (ou un Sonos One à la qualité sonore moindre).

Vous l’aurez deviné, au-delà de la connectique embarquée, le Home Max veut se distinguer de ces rivaux grâce à une qualité sonore irréprochable, chose promise par un réglage initial appelé Smart Sound, qui optimise ses réglages sonores à partir de six microphones intégrés dans son boîtier.

L’appareil s’ajuste constamment, en fonction de sa position dans la pièce, et du bruit sonore ambiant. Ses quatre composants sonores (deux haut-parleurs de 4,5 pouces et deux haut-parleurs d’aigus) s’ajustent aussi selon que l’enceinte est positionnée à l’horizontale ou à la verticale. Un court tapis aimanté en polymère s’assure que la base repose fermement sur toute surface, sans l’égratigner ni l’endommager.

Si vous êtes particulièrement en moyens, il est aussi possible d’acheter deux Home Max et de créer une paire stéréophonique. Une entrée sonore auxiliaire (port audio de 3,5 mm) ainsi qu’une connexion Bluetooth sont de mise. La première permet d’y brancher un téléviseur, par exemple, la seconde proposant de jumeler le Home Max à une autre sortie sonore, comme une chaîne stéréo plus costaude, entre autres.

Cette dernière possibilité a été étendue à l’ensemble de la gamme des enceintes Google Home ces derniers temps, et s’avère particulièrement appréciée dans le cas du Home Mini, qui greffe pour ainsi dire l’Assistant Google à n’importe quelle chaîne stéréo compatible avec ce protocole sans fil, à peu de frais.

Une commande vocale presque parfaite

Dans l’ensemble, le Home Max crée un environnement sonore convaincant. Les graves sont puissantes, les aigues sont claires, et même à fond la caisse, il y a très peu de distorsion. À l’oreille, le HomePod d’Apple semble offrir un son un peu plus nuancé, offrant des fréquences intermédiaires qui tombent moins à plat. Le HomePod, qui de toute façon n’est pas vendu au Canada, recourt à Apple Music exclusivement.

Google propose son service Play Musique, évidemment, mais aussi Spotify, ce qui laisse un peu plus de choix côté services en diffusion. On peut y diffuser la musique à partir de l’application musicale de l’appareil mobile de son choix, ou simplement faire la demande vocalement, via l’Assistant Google.

Celle-ci, la première à être débarquée au Québec en français sous forme d’enceinte connectée, est assez naturelle. Elle comprend plutôt bien le franglais nécessaire pour commander des chansons qui ne sont pas toutes en français, même si elle n’a pas encore tout à fait la précision de Siri, d’Apple, qui a bien des défauts, mais qui possède aussi cette qualité-là.

Détail intéressant : un interrupteur à l’arrière du Home Max permet de désactiver la commande vocale, ce que les défenseurs de la vie privée suggéreront avec enthousiasme.

L’écosystème connecté de Google

Au-delà de la musique, le Home Max est une porte d’entrée additionnelle vers la gestion par commande vocale des divers gadgets connectés que possède votre logement. Ampoules, caméras, serrures… À cela s’ajoutent des services web d’actualité, de résultats sportifs, et autres.

Google n’a pas l’avance d’Amazon dans ce créneau, mais il y a tout de même un as dans sa manche : le service web indépendant IFTTT permet de créer des commandes vocales sur mesure (et dans la langue de son choix) pour tout ce qui n’est pas, à la base, compatible avec l’Assistant Google.

Les fonctions domotiques réservées à la langue de Shakespeare par Google et Amazon (Alexa ne parle pas français) peuvent ainsi être adaptées, selon vos besoins, à la langue de Paul Piché, moyennant quelques clics de plus.

Évidemment, pas besoin du Home Max pour essayer tout ça : votre téléphone peut donner vie à l’Assistant Google via son application mobile (comme par exemple le LG G7 ThinQ).

Tout ça mis ensemble, ça positionne le Home Max dans un créneau fort niché des enceintes connectées haut de gamme. Le pari ambitieux (et à ce jour très coûteux, en budget de marketing) pour Google est de prouver que ce sera, à plus long terme, un créneau rentable. Le Home Max est attrayant et simple à utiliser, mais somme toute coûteux.

Avec l’objectif de son PDG, Sundar Pichai, de mettre en avant-scène l’IA développée à l’interne chez Google, un trio d’enceintes connectées comme les Google Home prend son sens. Chose certaine, les GAFA dérangent une industrie de plus, celle des composants sonores pour la maison.

Reste à voir si ça aidera à faire décoller le reste de l’écosystème des appareils connectés, ou si ça restera une affaire d’amateurs de musique en ligne…

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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