GOLO : cet Instacart montréalais livre bien plus que de la nourriture

Publié le 20/04/2018 à 09:52

GOLO : cet Instacart montréalais livre bien plus que de la nourriture

Publié le 20/04/2018 à 09:52

L'application GOLO. (Photo: Paysafe)

Après trois mois de rodage, le service de livraison web et mobile GOLO, une division fraîchement formée de la spécialiste du paiement électronique Paysafe, s’ouvre aux consommateurs montréalais intéressés à faire livrer de la nourriture, des produits animaliers, des fleurs ou tout autre produit vendu par un ou l’autre de sa quarantaine de partenaires, des détaillants établis un peu partout sur l’île.

Avec ses 13 voitures et ses 15 livreurs, GOLO incarne d’une certaine façon tout ce virage vers le commerce à mi-chemin entre le physique et le numérique que vit l’ensemble de l’Amérique du Nord à l’heure actuelle.

Ça a l’air tout petit, mais c’est gros : aux États-Unis, Instacart est un nom bien connu de ce secteur, tout comme Uber (dont le service Uber Eats connait du succès jusque chez nous). Amazon, Walmart, et plusieurs grands détaillants vont eux aussi jusqu’à proposer la livraison le même jour, dans la plupart des grandes villes américaines.

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À Montréal, c’est un service qui demande encore à être structuré. Ça explique pourquoi Jean-François Noël, directeur général de GOLO, en parle comme d’un créneau où la concurrence en est encore à s’entraider, plutôt qu’à se chamailler. «Des épiceries aux dépanneurs, tout le monde se découvre un besoin de faire livrer ses produits, en ce moment. Nous sommes au stade où tous veulent s’entraider afin de mettre ça en place.»

GOLO, qui s’adresse aux consommateurs, souhaite d’ailleurs profiter de cette émergence de la livraison tout azimut afin de se tailler quelques niches de choix. La livraison de matériel médical d’un hôpital à l’autre, ou carrément la livraison de biens à des patients en hôpital est un exemple. Le service est aussi en train de développer une formule de livraison sur demande pour les aéroports, où «les passagers entre deux vols pourront se faire livrer de la nourriture d’un terminal à l’autre», illustre M. Noël.

Vivre à l’ère de «l’économie de la livraison»

Nous vivons une époque de grands changements dans les habitudes de consommation, et plusieurs observateurs tentent en vain de la définir d’un mot-clé accrocheur. Économie de partage (Airbnb), économie de petits boulots (Uber), économie de l’abonnement (Netflix)…

On peut désormais ajouter à ça l’économie de la livraison. Toutes ces tendances, on s’entend, sont des manifestations d’un virage numérique du secteur de la consommation. Car acheter en ligne, ça signifie qu’il faut soit aller chercher, soit se faire livrer le produit en question.

Amazon est le géant dans la boutique de porcelaine qu’est le commerce de détail nord-américain. À ce titre, plus d’un détaillant qui tarde à avoir pignon sur web, et qui se demande comment éviter d’être écrasé par le cyberdétaillant de Seattle, a peut-être dans un service comme GOLO un outil de plus pour s’en sortir.

«Nous sommes un choix de rechange pour les petits commerçants qui veulent éviter la menace Amazon», assure Jean-François Noël. «À Montréal, en ce moment, les gens qui achètent sur le site d’Amazon ou de Walmart recevront leur commande au plus tôt le lendemain, ou quelques jours plus tard. Avec GOLO, ils la recevront le jour même.»

En fait, les quelque 4000 utilisateurs du service web n’ont à patienter qu’entre 30 et 45 minutes, en moyenne, avant de voir un livreur apparaître à leur porte avec leurs achats. Une commande moyenne sur GOLO se situe entre 25 et 30 dollars, estime le porte-parole du service. À ce montant s’ajoute normalement un frais de livraison de 4,85$, mais «il est rare en ce moment que ce soit le consommateur qui le paie».

Car comme le service est nouveau et dans un marché promis à une belle popularité, les commerçants absorbent souvent ce frais, afin de faire la promotion de cette nouvelle façon de magasiner chez eux.

Et si ça s’adresse aux jeunes adultes qu’on dit plus habitués aux achats en ligne que leurs parents, ces derniers sont aussi attirés par la possibilité d’acheter à distance. «Nous avons des utilisateurs de tous les âges, même si la moyenne se situe légèrement sous les 40 ans», conclut Jean-François Noël.

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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