Avec sa nouvelle gamme Pixel, Google est encore plus partout qu'avant

Publié le 09/10/2018 à 13:10

Avec sa nouvelle gamme Pixel, Google est encore plus partout qu'avant

Publié le 09/10/2018 à 13:10

Le Google Home Hub. (Image: Google)

20 ans plus tard... C’est avec cette boutade que Rick Osterloh, le maître à penser derrière la stratégie des produits électroniques de Google, a lancé la conférence de presse qui, mardi matin, introduisait une nouvelle gamme d’appareils Pixel, à temps pour la lucrative période des Fêtes.

Signe des temps, le programme était sensiblement plus chargé que ce que laissaient entendre les fuites coulées dans les médias ces dernières semaines. Car au-delà du Pixel 3 (en deux saveurs, en vente à partir de 800$US dès la semaine prochaine), on a vu apparaître sur scène une tablette Pixel (animée par Chrome OS, rien de moins) et le Home Hub, un écran sur pied pour la maison pour lequel il faudra trouver un nouveau nom plus générique.

Google Home Hub

Car ce Home Hub, qui reprend les fonctions des enceintes connectées de Google et leur ajoute, en prime, un élégant petit écran de 7 pouces, confirme l’émergence de ce créneau encore inexistant il y a un an des assistants numériques de comptoir. Amazon a son Echo Spot, et depuis hier, Facebook a aussi son propre bidule du genre, le Portal.

Le Home Hub de Google (qui n'est pas officiellement vendu au Canada) se trouve quelque part entre les deux, étant mieux intégré aux appareils de domotique que son homologue signé Facebook, tout en étant un peu plus polyvalent (et élégant) que celui d’Amazon (qui n’a toujours pas appris la langue de Michel Tremblay).

On ne sait pas quelle tangente prendra ce marché. Déjà ce matin, des experts en sécurité s’inquiétaient des politiques pas toujours claires entourant la vie privée de Facebook et Amazon. Google, qui vient d’annoncer la fermeture de Google+ après avoir fait état d’une brèche dans sa propre sécurité, a promis de faire mieux.

Mais vu les chiffres de vente de ces accessoires connectés (Google parle d’une croissance de 5x pour sa gamme Google Home depuis un an), on imagine que cette segmentation est tout à fait naturelle.

Photo, photo, photo…

Une autre remarque importante de M. Osterloh résume la philosophie d’innovation de Google : «Nos innovations surviennent en intégrant l’intelligence artificielle aux logiciels qui animent notre matériel». Une façon un peu lourde de confirmer le geste posé également par Microsoft depuis quelques années, et par Apple depuis toujours : il semble qu’il y ait des avantages substantiels à contrôler l’ensemble de la chaîne de production des gadgets, pour assurer que l’acheteur soit mieux servi.

Pour Google, l’exemple le plus probant est l’utilisation d’algorithmes pour aider les gens avec leurs photos. Par exemple, le Pixel 3 trouve le meilleur moment dans les secondes entourant la pression sur le déclencheur pour produire l’image la plus réussie possible; il recadre aussi les égoportraits pour prendre le meilleur angle; puis il filtre ensuite les moins bonnes images pour n’afficher que les plus belles photos dans les diaporamas.

Ce n’est pas la seule amélioration apportée à la prise de photos du Pixel 3 (et du XL à plus grand écran). Un zoom de meilleure qualité et une prise de photo en pénombre sans flash qui semble, à première vue, particulièrement efficace sont deux autres nouveautés présentées durant la conférence. Mentionnons aussi le retour des badges de réalité augmentée de Google sous la forme d’un environnement appelé Playground, qui permet de faire apparaître des personnages virtuels dans l’image, pour faire bonne mesure.

Tout ça est livré dans un appareil dont le format n’a pas véritablement changé par rapport à son prédécesseur. En fait, les nouveautés logicielles seront pour la laissé entendre Google.

D’ici Noël, sans doute que le fait d’avoir Android 9 Pie installé d’office risque d’être un gros plus, quand on connait les longs délais que ça prend pour les mises à niveau d’Android sur les produits d’autres marques.

Pixel Slate : une nouvelle tablette, mais pas sous Android

«On ne voulait pas d’un appareil qui aurait l’air d’un téléphone en plus gros, ou d’un PC en version réduite, alors on a décidé de créer un appareil qui serait tout ça à la fois», a dit, à quelques mots près, le porte-parole de Google sur scène pour dévoiler la Pixel Slate, une élégante tablette animée par Chrome OS, le logiciel des portables Chromebook qui marque le retour de Google dans ce créneau où se chamaillent déjà Apple et Microsoft, entre autres.

À 600$US, la Pixel Slate coûte sensiblement plus cher qu’un Chromebook. Et il faut ajouter 200$US pour un étui-clavier, et un autre 100$US pour le stylet.

Pourtant, les analystes croisés durant la conférence accueillent ce nouveau produit positivement. «C’est certainement une plus belle occasion de croissance pour Google que les téléphones Pixel», a laissé tomber Ben Bajarin, de Creative Strategies. Les acheteurs de tablettes et de portables bon marché ne sont peut-être pas le même groupe-cible.

La tablette, en tout cas, est plus agréable en mains qu’un Chromebook. La finition est plus soignée, et les accessoires en donnent pour le prix. Son stylet est plus agréable à manipuler que celui des Surface de Microsoft…


De Google Play Musique à YouTube Musique

Détail intéressant : pour inciter les gens à embarquer un peu plus à fond dans son écosystème de produits, Google inclut des abonnements de six mois à YouTube Musique et de trois mois à YouTube TV (aux États-Unis seulement) à l’achat d’une Pixel Slate, d’un Home Hub ou d’un Pixel. Ça soulève naturellement la question de la dualité qui existe entre ce service musical et Google Play Musique, qui était ces dernières années le service offert en essai gratuit avec les produits conçus à Mountain View.

En fait, l’offre inclut les deux services, même si on a tendance à croire que cette multiplication des services multimédias n’est pas l’idéal pour le consommateur qui préférerait sans doute voir un produit unifié signé Google.

Disons que ça illustre bien le positionnement de l'entreprise dans le marché de l’électronique personnelle en 2018 : il fallait être partout.

Bon, peut-être pas dans les fours micro-ondes, mais si la demande le justifie, on ne serait pas si surpris que ça…

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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